Les droits du salarié en cas d'absence de visites médicales de la part de l'employeur

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L'absence de visite ou de suivi médical de la part de l'employeur ouvre-t-elle droit à indemnisation des salariés ?

L'absence de visite ou de suivi médical de la part de l'employeur ouvre-t-elle droit à indemnisation des sal

Les droits du salarié en cas d'absence de visites médicales de la part de l'employeur

Conformément à l’obligation de sécurité de résultat qui incombe à l'employeur, ce dernier doit assurer le suivi médical de l’ensemble de ses salariés, sous peine d'avoir à leur verser des dommages et intérêts et d'encourir des sanctions pénales.

La réglementation de la médecine du travail s'applique :

  • aux entreprises privées,
  • aux établissements publics industriels et commerciaux (Epic),
  • aux établissements publics à caractère administratif (Epa) employant du personnel de droit privé.

Elle profite à tout travailleur.

Concrètement, le suivi médical se décline en quatre types de visites médicales :

- une visite d'embauche : le salarié doit passer une visite médicale avant son embauche ou, au plus tard, avant la fin de sa période d'essai. Les salariés qui relèvent d'une surveillance médicale renforcée passent cette visite obligatoirement avant leur embauche. Si le salarié est embauché sans avoir passé de visite médicale, celle-ci doit nécessairement avoir lieu avant la fin de la période d'essai prévue dans le contrat de travail. La demande de visite médicale d'embauche est effectuée par l'employeur au moment de remplir la déclaration unique d'embauche. La visite d'embauche permet de vérifier l'aptitude du salarié à son poste de travail. Si nécessaire, le médecin du travail peut proposer une adaptation du poste ou une autre affectation. Le médecin du travail doit vérifier que le salarié n'est pas atteint d'une affection dangereuse pour les autres salariés. Durant la visite, le salarié est informé sur les risques des expositions au poste de travail et le suivi médical nécessaire. Il est sensibilisé sur les moyens de prévention à mettre en œuvre.

- des visites périodiques : Les salariés bénéficient de visites médicales périodiques, au minimum tous les 2 ans (sauf exceptions). Ces visites permettent au médecin du travail notamment de s'assurer du maintien de l'aptitude médicale des salariés à leur poste de travail. En dehors des visites périodiques, le médecin peut recevoir le salarié à sa demande ou à la demande de l'employeur. La demande du salarié ne peut pas motiver une sanction.

- des visites de reprise après un congé de maternité, une absence pour cause de maladie professionnelle, une absence d'au moins 30 jours pour cause d'accident du travail, de maladie ou d'accident non professionnel. L'examen doit avoir lieu lors de la reprise du travail et au plus tard dans un délai de 8 jours. En outre, le médecin du travail peut organiser une visite médicale de pré-reprise en cas d'interruption de travail de plus de trois mois pour cause de maladie ou d'accident non professionnel. Cette visite est mise en place en vue de favoriser le maintien dans l'emploi des salariés concernés.

- des visites complémentaires prescrites par le médecin du travail pour :

  • déterminer l'aptitude médicale du salarié à son poste de travail,
  • dépister une maladie professionnelle ou à caractère professionnel,
  • dépister des maladies dangereuses pour l'entourage du salarié.

L'employeur doit veiller non seulement à assurer le déroulement de ces visites mais aussi à leur bonne exécution.

Si un des employés souhaite assurer spontanément son suivi médical, en faisant directement une demande de visite médicale auprès du médecin du travail, l'employeur n’est pas pour autant exonéré de sa responsabilité en cas d’absence de suivi médical.

Par conséquent, quelles que soient les circonstances du non-respect de l’obligation de suivi médical effectif des employés, l’employeur ne peut échapper au paiement de dommages et intérêts le cas échéant.

Le non-respect de ses obligations par l'employeur est passible d'une peine d'amende (article R4745-1 du code du travail) ou d'une peine de prison en cas de récidive (article L.4745-1 du code du travail).

En plus des sanctions prévues à l'encontre de l'employeur, un salarié peut aussi agir en justice contre lui en cas de manquement à ses obligations en matière de visites médicales.

A cet égard, il convient de souligner que les employés qui souhaitent invoquer l'absence de suivi médical n’ont pas à apporter de preuve justifiant d’un quelconque préjudice pour être indemnisés, en ce que l’absence de suivi médical en tant que telle entraîne nécessairement un préjudice au salarié qui doit être réparé (Cour de cassation, chambre sociale, 5 octobre 2010, n°09-40913)

A cet égard, le 24 juin 2015, la chambre sociale de la cour de cassation a condamné une société à payer à un de ses salariés la somme de 40 000 euros pour non-respect de cette obligation en considérant que l'absence de suivi médical avait compromis les chances du salarié d’être reclassé dans la société à l’issue de son arrêt maladie et ainsi mené à son licenciement pour inaptitude.

La médecine du travail doit permettre d'éviter toute altération de la santé des salariés du fait de leur travail.

Le médecin du travail est amené à surveiller régulièrement la santé des salariés.

Au vu du résultat de ses visites, il peut proposer différentes mesures à l'employeur.

Certains salariés bénéficient d'une surveillance médicale renforcée tels que les salariés de moins de 18 ans, les femmes enceintes, les handicapés, les personnes exposées à certains risques tels l'amiante, les vibrations, le bruit, etc ....

La loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi renforce l'obligation de surveillance médicale des salariés occupant des postes à risques tels que grutier, pilote, conducteur de train, etc ...) ou des postes de sécurité.

La même surveillance renforcée s'applique aux salariés dont la situation personnelle le justifie.

Le temps nécessaire aux visites médicales est compté comme du temps de travail.

L'employeur ne peut opérer aucune retenue de salaire.

Lorsque les visites ne peuvent avoir lieu pendant le travail, leur durée est rémunérée comme du temps de travail normal.

Les frais de transport nécessaires pour les visites sont pris en charge par l'employeur.

Enfin et surtout, il convient de garder en mémoire que, le cas échéant, la rupture du contrat de travail consécutive à une prise d'acte de rupture par le salarié pour absence de visites médicales obligatoires est assimilée à un licenciement sans cause réelle et sérieuse par les tribunaux.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris

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1 Publié par Visiteur
10/11/2016 00:57

Bonjour Maître,

Suite à une opération du genou, j'ai été en arrêt plusieurs mois. À mon retour j'ai eu une visite à la médecine du travail qui m'a déclaré inapte. J'ai donc été en arrêt maladie une nouvelle fois. À mon retour, je n'ai pas de nouvelle visite de reprise alors que j'avais été déclaré inapte à la 1ère.

Y a-t-il eu un manquement de la part de mon employeur?
Si oui quels sont les recours possibles?

Merci d'avance Maître

2 Publié par Maitre Anthony Bem
10/11/2016 06:09

Bonjour Swann,

Suite à votre nouvel arrêt maladie, une nouvelle visite de reprise aurait dû vous déclarer apte au travail.

A défaut, il y a un manquement de la part de votre employeur a des obligations légales, tel qu'explicité dans mon article ci-dessus.

Vos recours possibles sont :

- soit de prendre acte de la rupture de votre contrat de travail aux torts de votre employeur,

- soit d'engager une procédure prudhommale a l'encontre de ce dernier aux fins d'indemnisation des préjudices subis,

- soit de négocier amiablement avec lui votre droit à indemnisation.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
25/11/2016 08:10

bonjour maitre,

je suis en CDD depuis le 5 septembre 2016 pour une durée d'1 mois jusquau 10 octobre et renouvelé 1 mois jusqu'au 10 novembre et ensuite renouvelé pour 3 mois jusqu'au 10 fevrier 2016, à ce jour je n'ai effectué aucun visite médicale d'embauche, puis je demander la resilition de mon contrat ?

Si oui quelle est la procédure à suivre ?

Merci beaucoup pour votre disponibilité

Cordialement

4 Publié par Maitre Anthony Bem
25/11/2016 08:43

Bonjour the traveller,

Il me semble en effet que vous pouvez rompre votre contrat de travail, aux torts de votre employeur, en l'absence de visite médicale d'embauche.

Une lettre envoyée par courrier recommandé avec accusé de reception ou remise en main-propres de prise d'acte de rupture suffit.

Cordialement.

5 Publié par Visiteur
25/11/2016 13:39

Merci beaucoup pour votre disponibilité et la rapidité de votre réponse.

Est ce que après cela, est il obligatoire que je fasse une procédure.

Coedialement

6 Publié par Visiteur
06/12/2016 14:36

Bonjour,

Je travaille dans la même entreprise depuis 2014 et n'ai jamais eu de visite médicale d'embauche. ( 2 Cdd suivi de période de carrence).
j'ai signé un CDI en novembre 2015 et toujours pas de visite. en juin 2015 j'ai été victime d'un accident de trajet. après plusieurs arrêts j'ai obtenu une visite de reprise à laquelle j'ai été déclarée inapte. 2eme visite de reprise inapte également.
Mon employeur peut il me licencier pour inaptitude alors qu'avant cela je n'ai jamais eu de visite médicale d'embauche ?

Par ailleurs, selon ma convention collective : " L'ancienneté est comptée au jour de l'entrée dans l'entreprise".
est ce normal que sur mes fiches de paie mon ancienneté soit datée de ma signature de CDI et non de la date de mon entrée dans l'entreprise (avril 2014)?

merci d'avance.

cordialement

7 Publié par Rubinus
09/12/2016 09:57

Bonjour,
Après bientôt 37ans (Mars 2017) dans la même société, j'ai été obligé de m'arrêter 2 mois (Sept. et Octobre 2016) pour burn out (dépression). J'ai repris mon travail 1 jour le 2 Novembre, puis j'ai été de nouveau arrêtée jusqu'au 4/12. J'ai donc repris mon travail lundi, en prenant beaucoup sur moi (de plus je suis toujours sous traitement anti dépressif).
Mon employeur doit-il me faire passer une visite médicale de reprise ? Si oui, Est-ce bien sous 8 jours calendaire ? Si tel est le cas, je dois attendre jusqu'à Lundi 12/12.
A défaut de visite médicale de reprise, que dois-je faire, d'autant plus que je ne vais pas très bien et que mon médecin était assez contre que je reprenne.
Merci de votre aide.
Cordialement

8 Publié par Visiteur
06/01/2017 03:08

Bonjour maître ,

J'ai une question jesper que vous aller pouvoir m'aider là dessus ,

Voilà je suis salariée CDI dans une société depuis juin 2015 jusqu'à présent je n'est fait aucune visite médical ,

Actuellement il mon proposer une mutation de poste seulement cela ne me correspond pas et il n'y a aucun recours possible pour moi de leur côté car j'ai signer l'avenant et font marcher la close de mobilité que j'ai dans mon contrat de travaille .

Seulement je souhaite du coup partie mais la rupture conventionnelle et inenvisagable pour eu et me propose une sorte d'abandon de poste ....
étant une employée exemplaire dans cette société depuis le début il ne me propose aucune solution et me traite comme du betaille et je n'exagère pas Hélas ...

Est ce que je pourrez demander une rupture de contrat part rapport au faite qu'il n'y a pas eu de visite médical ?

En espérant que vous pouvez m'aider
Très cordialement
Deborah

9 Publié par Visiteur
09/01/2017 19:00

Bonjour maître ,

j'ai signé un contrat en CDI il y a 3 mois, avec une période de 2 mois d'essai , la période d'essai est donc expirer d'un mois, je viens d'avoir un accident de travail du a mes antécédents dorsaux et suite a de la manutention trop sollicités.sans avoir passer de visite médical d'embauche. Est je le droit de demander une rupture de contrat du a ses fait ?
Merci

10 Publié par Maitre Anthony Bem
09/01/2017 19:35

Bonjour nicolas 92,

Il me semble en effet que la visite médicale d'embauche n'ayant pas été réalisée, vous pourriez prendre acte de la rupture de votre contrat de travail aux torts de votre employeur.

Cordialement.

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