Procédure judiciaire : les désistements d'instance et d’action et la radiation d’une affaire au rôle

Publié le 12/05/2014 Vu 291 566 fois 148
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En quoi consistent les désistements d'instance et d’action et la radiation d’une affaire au rôle ?

En quoi consistent les désistements d'instance et d’action et la radiation d’une affaire au rôle ?

Procédure judiciaire : les désistements d'instance et d’action et la radiation d’une affaire au rôle

Les mesures d'administration judiciaire comportent des termes de vocabulaire inconnus des justiciables profanes qui illustrent les caractères techniques et complexes des procédures judiciaires.

Il existe deux types de désistement dans le cadre des procédures judiciaires :

- le désistement d’instance ;

- le désistement d’’action.

S’agissant du désistement d’instance, le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l'instance.

Le désistement d'instance permet au demandeur de réintroduire ultérieurement une autre instance car l’action subsiste.

Le renonçant peut donc réitérer sa demande si aucune cause d’extinction de l’action n’a joué entre-temps.

Pour ce faire, il lui appartiendra de réintroduire l’instance par la voie d’une « assignation en reprise d’instance ».

L'article 385 du code de procédure civile prévoit à cet égard que l'instance s'éteint notamment par l'effet du désistement d'instance et que dans ce cas, la constatation de l'extinction de l'instance et du dessaisissement de la juridiction ne met pas obstacle à l'introduction d'une nouvelle instance, si l'action n'est pas éteinte par ailleurs.

Le désistement d'instance n'emporte pas renonciation à l'action, mais seulement extinction de l'instance.

S’agissant du second type de désistement, le désistement d'action, il s’agit d’une renonciation définitive aux demandes.

Comme son nom l'indique, ce désistement emporte extinction de l'action et alors aucune reprise d'action n'est plus possible.

En cas de transaction entre les parties, ces dernières prennent des « conclusions aux fins de désistement d’instance et d’action ».

Le désistement peut être total ou ne porter que sur certaines des prétentions dont le tribunal a été saisi de sorte que le juge statuera sur les autres demandes.

Le désistement n'est parfait que par l'acceptation du défendeur.

Toutefois, l'acceptation n'est pas nécessaire si le défendeur n'a présenté aucune défense au fond ou fin de non-recevoir au moment où le demandeur se désiste.

Le juge déclare le désistement parfait si la non-acceptation du défendeur ne se fonde sur aucun motif légitime.

Le désistement est exprès ou implicite ; il en est de même de l'acceptation.

Si le désistement exprès ne pose pas de difficulté en tant que tel, il en va différemment du désistement implicite qui suppose alors une appréciation de la part du juge.

Or, comme toute appréciation celle-ci est subjective et peut être contraire à la volonté du demandeur de se désister.

Tel est par exemple le cas où pour une raison ou une autre le demandeur à l’instance ne comparait en personne ou n'est pas représenté par son avocat à une audience.

Il arrive que dans les procédures dites orales, à savoir celles devant les juges pénal, commercial, des référés ou le conseil des prud'hommes, ces derniers considèrent à tort que l'absence du demandeur s’interprète comme une volonté implicite du demandeur de se désister de l'instance.

Cependant, le désistement d'instance ne peut pas être la sanction de l'absence du demandeur à une audience.

Le 7 janvier 1997, la Cour de cassation a posé le principe selon lequel « si le désistement peut être implicite, il ne se présume pas » (Cass. Civ. I, 7 janvier 1997, N° de pourvoi: 95-04150).

Ainsi, les juges ne peuvent pas constater le désistement implicite par la non comparution d'une partie à l'audience.

Le cas échéant, l'absence de la partie demanderesse à l'audience s'analyse en un « défaut de diligence des parties » sanctionné par la radiation de l'affaire.

Selon l’article 381 du code de procédure civile, la radiation emporte suppression de l'affaire du rang des affaires en cours (le « rôle »)
.

A moins que la péremption de l'instance ne soit acquise, l'affaire est rétablie, en cas de radiation, sur justification de l'accomplissement des diligences dont le défaut avait entraîné celle-ci.

Tel que cela ressort de ce qui précède, les règles de procédure nécessitent souvent de faire appel aux services d'un avocat spécialisé en contentieux afin de les interpréter et d'envisager les meilleures solutions procédurales offertes au cas par cas.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Maitre Anthony Bem
26/10/2017 08:23

Bonjour Gibbs,

Si la conciliation n'aboutit pas dans une affaire prud'homale, le salarié ne court aucun risque s’il se désiste de son action.

Le cas échéant, l'employeur ne pourra pas demander que l'audience ait lieu pour faire condamner le salarié.

Cela n’est pas fréquent mais est tout à fait possible procéduralement.

Cordialement.

2 Publié par Visiteur
09/11/2017 19:44

Bonsoir,
Si l'on est pas d'accord avec la partie adverse pour allegations(quand votre argumentaire est à peine pris en compte surtout que contrairement à la partie adverse vous n'avez pas d'avocat) dans le cadre d'une médiation, peut-on se retirer du bureau du JAF, pour ne pas péter les plombs?

3 Publié par Visiteur
25/11/2017 00:17

Bonsoir Maître,
J'ai signé un bail sous seing privé avec ma concubine auprès d'un bailleur social en fevrier 2011.Au mois de février 2017, j'ai été convoqué auprès du chargé social de la MDRH me demandant dans un premier temps quand j'allais quitter le logement puis dans un second temps m'interroger du moment où j'allais m'acquitter de la dette locative. Je fus fort étonné puisque depuis toujours,je remettais tous les mois en espèce à mon compagne le montant du loyer afin qu'elle puisse régler celui-ci.Je fus également désappointé de savoir de la bouche même de cette assistante sociale que ma compagne a déposé un dossier de surendettement.Depuis, je réglais non seulement le loyer en cours mais également une partie des impayés. La dette s'élevait à 6338,39 € pour moi et 556,57 € pour ma compagne. Ma compagne ayant bénéficié d'un effacement de sa dette de loyer en janvier 2017, j'ai dû cassé" mon plan épargne logement pour régler la totalité de la dette (sa part et ma part).J'ai commencé par régler au mois de mars et avril 2017, la somme de 1000 € par mois puis entre mai et septembre 2017, la totalité de la dette locative avait été réglée.Entretemps,au mois de mai 2017,je recois un commandement de payer une créance correspondant aux loyers et charges impayés depuis le 31/03/2017 malgré l'accord conclu avec mon bailleur de continuer à régler mes loyers - ce que je fis par virement- puisque ma compagne avait auparavant détourné l'argent que je lui remettais.J'ai pris connaissance de son dossier de surendettement déposé le 31 octobre 2016 dans mon dos et dans lequel elle avait menti sur sa situation : elle était soi-disant celibataire avec un enfant à charge et qu'elle payait elle-même la totalité du loyer.Fin août 2017, alors que j'étais absent de chez moi, je reçois un avis de passage pour "une assignation à comparaître devant le tribunal d'instance pour expulsion" que je devais retirer à l'étude de l'huissier.Je me suis présenté à l'audience à l'heure.A aucun moment,je n'ai entendu mon nom. 15 minutes plus tard,la greffière passe dans les rangs pour relever les noms des présents. Lorsqu'elle me demande de m'identifier, elle m'informe que mon affaire est passé et que le demandeur s'est désisté et qu'au final du fait de mon absence que j'aurai les frais de justice à payer. Je trouve cela injuste et je souhaite savoir quel peut-être mon recours.Je suis désespéré. Je n'ai plus un sou de côté. Aidez-moi à y voir clair s'il vous plaît Maître.
Cordialement.

4 Publié par Visiteur
21/01/2018 23:09

Bonsoir Maitre,
Je suis dans une situation delicate. Dans le cadre de la succession de mon mari j ai été assignée par mes beaux enfants. Apres plusieurs annees d echanges avec nos avocats respectifs l'avis de fixation de l audience a été fixée pour le 24 avril prochain. Cependant par devant notaire j ai signé en août 2017 avec mes beaux enfants un acte de partage de l intégralité de la succession et l'abandon de toute poursuite judiciaire par mes beaux enfants. Le probleme est que mes beaux enfants ne signent pas les conclusions de désistements afin d'annuler la procédure en cours.
Que convient il de faire dans ce cas pour arrêter la procédure ? l'acte de partage notarié peut il être invalidé par le juge .? Puis je vendre ma maison dont, suite à L'acte notarié, je suis devenue pleinement proprietaire. ? Merci de m'apporter un éclairage que je nobtiens pas de mon avocat
?

5 Publié par Visiteur
04/02/2018 22:58

Bonjour Maître, ma fille viens de recevoir, un courrier du tribunal "desistement de procédure. "?../faite par le père de sa fille, avant le jugement definitif de garde de la petite. Cela consiste en quoi ?
Merci

6 Publié par Maitre Anthony Bem
05/02/2018 08:03

Bonjour minnie,

Le "désistement de procédure " signifie que la procédure s’arrête.

Cependant, en principe, le tribunal aurait dû vous indiquer s’il s’agit d’un désistement d’instance ou d’action.

Cela n’a pas la même signification ni le même effet juridique tel que mon article ci-dessous vous l’explique.

Cordialement.

7 Publié par Visiteur
05/02/2018 17:24

Maitre pouvez vous répondre à ma demande du 21 janvier 2018.
Par avance Merci
Berill

8 Publié par Maitre Anthony Bem
05/02/2018 21:01

Bonjour Berill,

Même si vous avez conclu un acte de partage de la succession et l'abandon des poursuites judiciaires, vos adversaires doivent régulariser des conclusions de désistement d’instance et d’action dans le cadre de la procédure pendante pour annuler la procédure en cours.

Il s’agit d’une formalité essentielle à l’arrêt des poursuites.

En principe, l'acte de partage notarié ne peut pas être invalidé par le juge et vous pouvez vendre la maison puisque l'acte notarié vous en a conféré la propriété.

Cordialement.

9 Publié par Visiteur
15/02/2018 21:31

Bonjour maitre.

J'ai saisie le jaf en vue du autorisation judiciaire poir adjonction de nom de famille.
Aujourd'hui mon.ex utilise de fausse preuve pour m attaquer et menace de 1000€ en vue de article 7oo.

Suite à ça je souhaite laisser tomber.

Je peux annuler ma requête ? Sachant que mr a un avocat que l'audience a lieu dans 3jours et que mon avocat va demander report car pas la réponse de aide juridictionnelle.
Peur de devoir payer cette somme et marre d'être tt le temps au tribunal. Merci urgent

10 Publié par Maitre Anthony Bem
16/02/2018 07:38

Bonjour Manuchka,

Je vous confirme que vous pouvez librement vous désister de votre demande et annuler votre requête.

Cordialement.

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