Procédure judiciaire : les désistements d'instance et d’action et la radiation d’une affaire au rôle

Publié le 12/05/2014 Vu 291 510 fois 148
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En quoi consistent les désistements d'instance et d’action et la radiation d’une affaire au rôle ?

En quoi consistent les désistements d'instance et d’action et la radiation d’une affaire au rôle ?

Procédure judiciaire : les désistements d'instance et d’action et la radiation d’une affaire au rôle

Les mesures d'administration judiciaire comportent des termes de vocabulaire inconnus des justiciables profanes qui illustrent les caractères techniques et complexes des procédures judiciaires.

Il existe deux types de désistement dans le cadre des procédures judiciaires :

- le désistement d’instance ;

- le désistement d’’action.

S’agissant du désistement d’instance, le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l'instance.

Le désistement d'instance permet au demandeur de réintroduire ultérieurement une autre instance car l’action subsiste.

Le renonçant peut donc réitérer sa demande si aucune cause d’extinction de l’action n’a joué entre-temps.

Pour ce faire, il lui appartiendra de réintroduire l’instance par la voie d’une « assignation en reprise d’instance ».

L'article 385 du code de procédure civile prévoit à cet égard que l'instance s'éteint notamment par l'effet du désistement d'instance et que dans ce cas, la constatation de l'extinction de l'instance et du dessaisissement de la juridiction ne met pas obstacle à l'introduction d'une nouvelle instance, si l'action n'est pas éteinte par ailleurs.

Le désistement d'instance n'emporte pas renonciation à l'action, mais seulement extinction de l'instance.

S’agissant du second type de désistement, le désistement d'action, il s’agit d’une renonciation définitive aux demandes.

Comme son nom l'indique, ce désistement emporte extinction de l'action et alors aucune reprise d'action n'est plus possible.

En cas de transaction entre les parties, ces dernières prennent des « conclusions aux fins de désistement d’instance et d’action ».

Le désistement peut être total ou ne porter que sur certaines des prétentions dont le tribunal a été saisi de sorte que le juge statuera sur les autres demandes.

Le désistement n'est parfait que par l'acceptation du défendeur.

Toutefois, l'acceptation n'est pas nécessaire si le défendeur n'a présenté aucune défense au fond ou fin de non-recevoir au moment où le demandeur se désiste.

Le juge déclare le désistement parfait si la non-acceptation du défendeur ne se fonde sur aucun motif légitime.

Le désistement est exprès ou implicite ; il en est de même de l'acceptation.

Si le désistement exprès ne pose pas de difficulté en tant que tel, il en va différemment du désistement implicite qui suppose alors une appréciation de la part du juge.

Or, comme toute appréciation celle-ci est subjective et peut être contraire à la volonté du demandeur de se désister.

Tel est par exemple le cas où pour une raison ou une autre le demandeur à l’instance ne comparait en personne ou n'est pas représenté par son avocat à une audience.

Il arrive que dans les procédures dites orales, à savoir celles devant les juges pénal, commercial, des référés ou le conseil des prud'hommes, ces derniers considèrent à tort que l'absence du demandeur s’interprète comme une volonté implicite du demandeur de se désister de l'instance.

Cependant, le désistement d'instance ne peut pas être la sanction de l'absence du demandeur à une audience.

Le 7 janvier 1997, la Cour de cassation a posé le principe selon lequel « si le désistement peut être implicite, il ne se présume pas » (Cass. Civ. I, 7 janvier 1997, N° de pourvoi: 95-04150).

Ainsi, les juges ne peuvent pas constater le désistement implicite par la non comparution d'une partie à l'audience.

Le cas échéant, l'absence de la partie demanderesse à l'audience s'analyse en un « défaut de diligence des parties » sanctionné par la radiation de l'affaire.

Selon l’article 381 du code de procédure civile, la radiation emporte suppression de l'affaire du rang des affaires en cours (le « rôle »)
.

A moins que la péremption de l'instance ne soit acquise, l'affaire est rétablie, en cas de radiation, sur justification de l'accomplissement des diligences dont le défaut avait entraîné celle-ci.

Tel que cela ressort de ce qui précède, les règles de procédure nécessitent souvent de faire appel aux services d'un avocat spécialisé en contentieux afin de les interpréter et d'envisager les meilleures solutions procédurales offertes au cas par cas.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
09/06/2015 19:48

Bonjour maître j'ai été en procédure l'année dernière de mai à août 2014 pour un litige avec mes voisins a cause d'une déclaration préalable qui portait sur les clôtures suite à un dossier déposer au tribunal ils ont fait acte de désistement pur et simple en août 2014 de l'ensemble de la requête peuvent t'ils revenir en arrière car j'ai cru comprendre que c'était un acte d'instance et non d'action? Et leur délai de recours est t'il dépassé? Merci

2 Publié par Visiteur
14/06/2015 18:22

Bonjour Maitre,
suite à une arnaque par phishing téléphonique (l'arnaqueur a dépensé deux fois 911€ sur le site de free), ma banque a refusé de me rembourser, et ce malgré les textes de loi qui lui oblige et malgré mes différents courriers suivants la procédure.

J'ai déposé un dosser auprès du tribunal d'instance contre ma banque.

Leur avocat a déjà demandé deux reports de suite, et je viens de recevoir ses conclusions demandant de me débooter bien entendu et en plus me réclamant 1000€ de dommages et intérêts, le comble !

J'ai peur que le président ne me donne tort et me condamne à verser en plus 1000€ après avoir déjà perdu 1800€ !

Puis-je me rétracter par un désistement d'action ?
Et surtout, est-ce que je peux quand même être condamné à verser des dommages à ma banque ?

Merci d'avance, cordialement

3 Publié par Maitre Anthony Bem
14/06/2015 20:57

Bonjour Matime,

Vous pouvez en effet vous désister de l’action en justice si vous le souhaitez et que la banque accepte votre désistement, compte tenu qu'elle a fait aussi des demandes de condamnation contre vous.

Le juge peut aussi vous condamner au remboursement des frais d'avocat engagés par la banque si vous veniez à ne pas obtenir gain de cause, conformément à l'article 700 du code de procédure civile.

Cordialement.

4 Publié par Visiteur
07/07/2015 17:27

Bonsoir
j'ai demandé ma résiliation de mon contrat de travail par voie judiciaire
mon employeur et moi sommes convoqués en septembre 2015
Après avoir reçu la convocation, mon employeur m'a demandé de retirer ma demande.
Mais com Mme je ne suis pas dupe, j'ai pensé me désisté de mon instance mais non de mon action... au cas ou il essaierait de m'avoir autrement. ..
Parce que si je me désiste de mon instance et de mon action, je crois que je ne pourrais plus refaire ma demande auprès du tribunal
qu'en pensez-vous?

5 Publié par Visiteur
07/07/2015 17:27

Bonsoir
j'ai demandé ma résiliation de mon contrat de travail par voie judiciaire
mon employeur et moi sommes convoqués en septembre 2015
Après avoir reçu la convocation, mon employeur m'a demandé de retirer ma demande.
Mais com Mme je ne suis pas dupe, j'ai pensé me désisté de mon instance mais non de mon action... au cas ou il essaierait de m'avoir autrement. ..
Parce que si je me désiste de mon instance et de mon action, je crois que je ne pourrais plus refaire ma demande auprès du tribunal
qu'en pensez-vous?

6 Publié par Visiteur
06/08/2015 12:11

bonjour maitre,

est ce que le défendeur peut demander la remise au rôle de son affaire en cas de désistement d'instance du demandeur.

7 Publié par Visiteur
01/09/2015 12:18

Bonjour Maître,

J'ai un souci avec la CAF et j'aimerais avoir un avis d'expert. Pour faire simple, voila ma situation, j'ai déménagé en septembre 2013 dans la loire avec mes 3 enfants (mère seule divorcée) pour habiter une partie de la résidence principale d'un appartement de mon ex propriétaire (bail meublé consenti de 1 an). Lui avait sa propre intimité et vie personnelle et nous la notre. Pour m'aider il a accepter de percevoir les APL car ne pouvant pas payer la totalité du loyer. Au fil du temps, la vie a fait que nous nous sommes rapproché et de cette idylle est né un petit garçon en juillet 2014. suite à cette naissance la CAF m'a controlé et me demande de rembourser la totalité des APL. J'ai saisi la CRA pour contester et leur prouver avec tous les cas de jurisprudence rendus et des décisions de différentes cours à ce sujet qu'ils ont tort car je n'ai jamais eut aucun lien direct ou indirect avec mon ex propriétaire ( financier, intérets commun etc...) je lui payait son loyer, les charges étaient proratiser au forfait et moi je payais mon téléphone et mon internet.merci de votre réponse et si besoin je peux vous expliquer plus en détail tres cordialement

8 Publié par Visiteur
21/09/2015 15:54

Bonjour
le défendeur peut'il demander le désistement d’instance ? ou bien par manque de ses observations au juge des mise en etat la radiation est obligatoire ? et sans sanctions ?
MERCI

9 Publié par Visiteur
03/11/2015 15:18

Bonjour
Que veux dire:Vu les art 385,394 et suivant nouveau code de Procedure Civile.Attendu que la partie demanderesse déclare se désister de son instance..
Le tribunal:Constate le dessaisissement du tribunal par l'effet de l'extinction de l instance inscrite..
Déclare nulle et non avenue l ordonnance d'injoction de payer en dàte du 18 aout 2011

10 Publié par Visiteur
03/11/2015 19:53

Bonjour Maitre,
Je me trouve dans une situation impossible et ne sait plus quoi faire ! suite à un achat d'un appartement, avec mon ex-compagne en 2005 en indivision en compte joint. des crédits on été contracté en plus du crédit immobilier, en 2013 je me suis retrouver dans une situation particulière (que je ne peut pas expliquer ici) et ne pouvais plus pourvoir au payement des sommes à devoir ! mon ex-compagne (nous somme séparer depuis 2013) a du se débrouiller avec son seul salaire de 865 € (le mien étais de 1500 €) et devais vendre l'appartement sous mon conseil ! fin 2013 un couple est intéresser par l'appartement, mais elle s'est fait escroquer par la petite agence immobilière, qu'elle a choisis, et de plus, la responsable de l'agence, a convaincue mon ex-compagne de faire entrer les personne qui devait acheter avant la signature du de l'acte authentique en leur faisant un bail jusqu’à la signature de celui-ci et cela sans m'en tenir informer. Le crédit de ses personne, n'a pas été accepter et ceux-ci refusent de partir, prétextant s’être fait escroquer par l'agence immobilière. mon ex a portez plainte contre l'agence immobilière et j'en est fait de même ! de plus elle a demander plusieurs fois à squatteur de quitter le logement, sans effet ! j'ai fini par portez plainte contre eux. mon ex a fait un dossier de surendettement et la banque a fini par demander la saisie de l'appartement pour rembourser tous les crédits souscrit, et il devait être vendu ce 3 novembre a 13h30 ! entre temps ma situation particulière c'est terminé en janvier 2015, mais j'ai perdu mon emploi, après être rester du mois de janvier au mois d'avril 2015 sans aucune ressource. j'ai perdu mon emploie au mois d'avril et retrouver au chômage (que je n'est commencer à toucher qu'au mois de juin), je suis actuellement en CDD depuis le 28/10/2015 et vient de toucher mon premier salaire. je devais faire mon dossier de surendettement après la vente de mon appartement, sur les sommes a devoir, si il en restait (mon dossier est prêt, et j'attendais la vente). a savoir aussi, que mon ex ne ma informer de rien depuis 2014, ni envoyer aucun document et ne veut aucune communication avec moi de quelque sorte que ce soit, alors que la situation l'exige (un de vos confrère ma dit qu'ayant acheter en indivision pour faire expulser les squatteurs il faut que les 2 copropriétaire en fasse la demande a un huissier, sinon cela n'est pas possible), cela ne ma pas facilité la tache pour obtenir tous les documents pour établir mon dossier. hors, la vente n'a pas été faite au motif que la banque c'était désister. je n'est pas été prévenue de ce désistement et vient de passer près de 4 heure au tribunal pour rien (je suis quand même venue le 26/10 pour savoir si la vente serai bien effective a cette date et on ma dit que oui ! alors que je ne voyait depuis 1 mois, aucune annonce correspondant a la vente au enchère de mon appartement sur aucun site, ni sur les encarts afficher au tribunal), mais par contre j'ai reçu un courrier de dénonciation de saisie attribution pour un montant de 108743,05 € ttc ! et il n'y a que mon nom sur ce document, alors que les crédits on été pris à non deux nom et concerne le compte joint. que puis-je faire Maitre, car ma situation semble désespérer ? Pouvez vous m'aider ?

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