La tacite prolongation du bail commercial par l'écoulement du temps au delà du terme contractuel

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A l'arrivée du terme prévu dans le contrat de bail commercial, la tacite prolongation du bail permet notamment au preneur à bail de se désengager plus rapidement.

A l'arrivée du terme prévu dans le contrat de bail commercial, la tacite prolongation du bail permet notamme

La tacite prolongation du bail commercial par l'écoulement du temps au delà du terme contractuel

Le bail commercial se distingue des autres baux en ce qu’il est un contrat par lequel le locataire loue des locaux à un bailleur afin d’exploiter son fonds de commerce ou artisanal.

Dans le cadre de ce bail, l’article L. 145-1, I, 1° du code de commerce exige que le locataire, titulaire du bail et propriétaire du fonds de commerce, soit immatriculé au Registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au Répertoire des métiers pour pouvoir bénéficier des règles spécifiques au bail commercial.

En effet, le statut du bail commercial est régi par des dispositions qui lui sont propres notamment concernant la cessation du contrat au terme prévu du contrat.  

Alors que l’article 1737 du code civil dispose que : « Le bail cesse de plein droit à l'expiration du terme fixé, lorsqu'il a été fait par écrit, sans qu'il soit nécessaire de donner congé », la règle est différente concernant le bail commercial.

En effet, l’article L. 145-9 du code de commerce dispose que :

« Par dérogation aux articles 1736 et 1737 du code civil, les baux de locaux soumis au présent chapitre ne cessent que par l'effet d'un congé donné six mois à l'avance ou d'une demande de renouvellement.

A défaut de congé ou de demande de renouvellement, le bail fait par écrit se prolonge tacitement au-delà du terme fixé par le contrat. Au cours de la tacite prolongation, le congé doit être donné au moins six mois à l'avance et pour le dernier jour du trimestre civil. »

Autrement dit, le terme contractuel prévu n’est pas extinctif.

Il faut donc que les parties agissent expressément et sous certaines conditions pour que le bail commercial cesse.

A ce titre, il existe des règles spécifiques au congé et à la demande de renouvellement effectués avant le terme contractuel (1).

Il en résulte que si les parties gardent le silence au moment de l’arrivée du terme contractuel, le bail commercial fait par écrit ne cesse pas automatiquement et fait l’objet d’une tacite prolongation (2).

1) Les règles du congé et de la demande de renouvellement avant le terme contractuel prévu

Parce que le bail commercial ne prend pas fin à l’arrivée du terme contractuel, le texte précité exige que les parties agissent expressément pour décider de faire cesser le bail.

Concrètement :

  • le bailleur ou le locataire doit délivrer un congé au moins 6 mois avant le terme pour mettre fin au contrat de bail ;  

  • en l’absence de congé du bailleur, le locataire doit notifier une demande de renouvellement s’il souhaite poursuivre la location.

Ainsi, il est important de souligner que la tacite prolongation n’est pas synonyme de tacite reconduction au sens strict en ce qu’elle n’entraîne pas la conclusion d’un nouveau contrat de bail.

Pour éviter toute confusion, les termes de tacite prolongation ont remplacé ceux de tacite reconduction au sein de l’article L. 145-9 du code de commerce depuis l’entrée en vigueur de la  loi 22 mars 2012 n° 2012-387 du 22 mars 2012 dite « Warsmann 4 » relative à la simplification du droit et à l'allégement des démarches administratives.

En conséquence, c’est le même bail commercial, c’est-à-dire le contrat initial, qui se poursuit par l’effet de la tacite prolongation, à défaut de congé ou de demande de renouvellement avant le terme contractuel.

2) La tacite prolongation du bail commercial en cas de silence des parties au terme contractuel prévu

L’article L. 145-9 du code de commerce dispose que :

« A défaut de congé ou de demande de renouvellement, le bail fait par écrit se prolonge tacitement au-delà du terme fixé par le contrat. Au cours de la tacite prolongation, le congé doit être donné au moins six mois à l'avance et pour le dernier jour du trimestre civil. »

Autrement dit, c’est en l’absence de congé ou de demande de renouvellement du bail que ce dernier « se prolonge tacitement au-delà du terme fixé par le contrat».

Aussi, la jurisprudence prévoit la tacite prolongation du bail en cas d’annulation du congé.  

Ainsi, le 23 mars 2004, la Cour de cassation a précisé que : « à défaut de congé valable, le bail s'était poursuivi par tacite reconduction et ne pouvait prendre fin que par un nouveau congé délivré par le bailleur » (Cass. 3ème civ. 23 mars 2004, n° 01-15748).

Parce que la tacite prolongation du bail est à durée indéterminée, un congé peut être donné par le locataire pendant cette prolongation afin de mettre fin au contrat, sans avoir à respecter la période triennale.

Pour ce faire, le texte exige à nouveau un délai de six mois à l’avance.

Toutefois, au cours d’une tacite prolongation, le bail cesse par l’effet d’un congé de six mois seulement « le dernier jour du trimestre civil ».

Dans ce contexte, l’exigence d’un préavis peut donc dépasser le délai de six mois.

Dès lors qu’il s’agit de la continuation du même contrat au-delà de son terme, le bail se prolonge tel quel, dans les mêmes clauses et conditions contractuelles initialement prévues par les parties.

Il s’en déduit de nombreux effets, notamment eu égard au déplafonnement du loyer, à l’engagement de la caution et à la garantie solidaire du cédant du bail commercial.

Selon l'article L. 145-34 du code de commerce, si le bail prévu pour une durée minimum de 9 ans a été tacitement prorogé au-delà de 12 ans, le déplafonnement du loyer joue de plein droit (Cass. 3e civ., 13 nov. 1997).

Alors que dans l’hypothèse de tacite prolongation l’article 1740 du code civil dispose que : « la caution donnée pour le bail ne s'étend pas aux obligations résultant de la prolongation » concernant les baux des maisons et des biens ruraux, il en est tout autrement en matière de bail commercial.

En effet, la jurisprudence prévoit que la caution donnée pour le bail se poursuit au même titre que le bail commercial (CA Paris, 16e ch. B, 21 mars 2003).

Dans l’hypothèse où le locataire décide de céder le bail commercial, celui-ci peut se porter garant solidaire du paiement des loyers.

Or, au même titre que la caution, le cédant garant est tenu à son engagement jusqu’à l’extinction du bail (Cass. 3e civ., 7 février 2007, n° 06-11.148).

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

Anthony Bem
Avocat à la Cour
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1 Publié par Visiteur
09/06/2016 23:19

Bonjour, j ai un bail qui arrive à l'échéance des 12 ans le 1er août. Je n ai ps fait de demande de renouvellement et ma proprio dit se renseigner aupres d'un expert pour evaluer le nouveau loyer. Elle n'a encore rien signifié. Suis je encore dans les temps pour demander le renouvellement ? Car outre le déplafonnement je suis en train de perdre ma propriete commerciale et droit au bail. Urgent merci.

2 Publié par Visiteur
09/06/2016 23:19

Bonjour, j ai un bail qui arrive à l'échéance des 12 ans le 1er août. Je n ai ps fait de demande de renouvellement et ma proprio dit se renseigner aupres d'un expert pour evaluer le nouveau loyer. Elle n'a encore rien signifié. Suis je encore dans les temps pour demander le renouvellement ? Car outre le déplafonnement je suis en train de perdre ma propriete commerciale et droit au bail. Urgent merci.

3 Publié par Maitre Anthony Bem
10/06/2016 07:30

Bonjour Chris,

Si votre bail arrive à l'échéance des 12 ans le 1er août, il vous faut signifier une demande de renouvellement avant cette date pour ne pas voir votre loyer déplafonné et augmenté de la part de votre bailleur.

En tout état de cause, vous ne perdrez pas vos propriété commerciale et droit au bail à moins que votre bailleur vous verse une indemnité d'éviction le cas échéant s'il souhaite vous évincer du local pris à bail.

Cordialement.

4 Publié par Visiteur
13/06/2016 09:49

Bonjour et merci d'avance.expiration 31-12-2016d'un bail3/6/9
Ni propriétaire ni locataire ne se sont manifestés..pour renouveler
Le locataire à fin juin est redevable de 5mois de loyer..et oralement doit quitter les lieux fin septembre (prêtant se refaire..pendant la haute saison estivale..bord de mer)et promet toujours oralement...de s'acquitter de tous ses loyers
Que faire?quelles contraintes puis je
exercer?faire changer les serrures ?

5 Publié par Maitre Anthony Bem
14/06/2016 07:49

Bonjour JB,

En tant que bailleur, vous devez signifier par précaution par voie d'huissier un commandement de payer avec acquisition de la clause résolutoire pour les loyers impayés.

S'agissant du renouvellement du contrat de bail commercial, vous n'avez rien à signifier car il se renouvellement tacitement, sauf s'il s'agit d'un local monovalent qui entraîne automatiquement le déplafonnement du montant du loyer au terme de la période des 9 ans afin de faire fixer un nouveau montant plus important le cas échéant.

Cordialement

6 Publié par Visiteur
29/06/2016 11:51

Bonjour,

Merci pour votre article très clair !


Mon locataire ne payait pas ses loyers et j'ai réussi à obtenir une résiliation judiciaire prononcée par le tribunal en 2014. Or si tôt cet acte prononcé, mon locataire m'a tout réglé et continue à occuper les lieux, en payant aujourd'hui tout ce qu'il doit en temps et en heure.

Peut-on considérer qu'une prolongation tacite du bail initial est née, faisant fi du jugement? en quel cas je dois prononcer le congé en bonne et due forme avec indemnité d'éviction? Ou peut-on considérer qu'il occupe sans droit ni titre mon logement? En quel cas, quelle démarche à suivre pour le faire partir?

Merci pour votre aide,

7 Publié par Visiteur
14/08/2016 15:43

Bonjour Maitre,

Je suis locataire d'un local depuis 10 ans et 2 mois;
je suis en tacite reconduction car ni moi ni mon bailleur ne s'est manifesté ; je subit actuellement un dégât des eaux à répétition depuis 2014(le responsable étant le proprio de l'étage du dessus); dans ces conditions je ne peux plus jouir du local dans des conditions normales; j'ai donc décidé de fermer boutique et déménager; ma question : Puis-je donner congé et quitter définitivement le local le plus rapidement possible et dans quelles conditions ? car le bailleur tient à ce que je continue à payer le loyer jusqu'à expiration de la période triennale (22 MOIS DE LOYER sans pouvoir l'exploiter) . Merci pour votre conseil .

8 Publié par Visiteur
15/08/2016 16:14

Bonjour Maitre,
je suis locataire d'un local depuis 2 ans j'avais une période de 18 mois le locataire ma envoyer par courrier le renouvèlement du bail 9,6,9 ans que je n'ai pas signer aujourd'hui je voudrai arrêter mon activité quel sont mais droit et mes obligation
Merci de votre aide

9 Publié par Maitre Anthony Bem
15/08/2016 20:07

Bonjour Mumu, Daniel et eliot,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

10 Publié par Visiteur
28/08/2016 21:53

Bonjour Maître,

Je me permets de vous interroger sur le congé du bailleur donné avec offre de renouvellement...
Je ne comprends pas la lecture de l'article L.145-12 du code de commerce (et notamment son alinéa 2). Pouvez vous m'éclairer sur la date du nouveau bail lorsque nous nous trouvons en prolongation ?

Vous en remerciant vivement par avance
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