Les principales obligations du bailleur d’un local commercial envers son locataire preneur à bail

Publié le Modifié le 17/10/2014 Vu 433 797 fois 471
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La charge des obligations d'entretien, de réparation, de garantie des locaux commerciaux sont loin d'être neutre financièrement. Bien que celle-ci soit fixé par la loi, il est possible aux parties d’en convenir différemment aux termes du contrat de bail.

La charge des obligations d'entretien, de réparation, de garantie des locaux commerciaux sont loin d'être ne

Les principales obligations du bailleur d’un local commercial  envers son locataire preneur à bail

Le bailleur d’un local commercial est tenu envers son locataire de :

- Mettre le local loué à la disposition du locataire, preneur à bail, (I),

- Entretenir le local donné à bail (II),

- Garantir au locataire, preneur à bail, une occupation paisible (III).

I - L’obligation du bailleur de mise à disposition d’un local commercial au profit de son locataire preneur à bail

A titre liminaire, la mise à disposition du local commercial au profit du locataire suppose que le bailleur lui remette les clefs lors de la signature du bail commercial ou de l’état d’entrée dans les lieux.

A cet égard, il convient de recommander aux bailleurs d’éviter de remettre les clefs du local au locataire avant la signature du contrat de bail afin que le locataire ne refuse pas de signer le bail ou certaines clauses du bail.

A défaut, le bailleur ne disposerait d’aucun recours tendant à contraindre l’occupant à signer son bail.

Concrètement, la mise à disposition du local suppose que celui-ci soit en bon état de réparations, que les infrastructures soient en bon état de fonctionnement (sanitaires, eau, conduit de cheminée, chauffage, gaz, électricité) et puisse servir à l’usage pour lequel il est loué.

Ainsi, si le bail prévoit que le bien loué est en parfait état, le preneur pourrait exiger de son bailleur, avant son entrée dans les lieux, qu’il réalise  les travaux nécessaires afin d’assurer ce parfait état.

Par conséquent,  il est recommandé aux bailleurs de mentionner expressément dans le bail commercial que le preneur reçoit le local dans l’état où il se trouve et qu’il déclare bien connaître pour l’avoir visité et contrôlé.

Enfin, il est fréquent que le bail commercial dispense le bailleur de mettre le local loué en bon état de réparations de toute espèce.

Il s’agit d’une dérogation contractuelle à l’obligation légale précitée du bailleur, qui n’interdit pas au preneur d’exiger la mise en état de dégradations existantes et dont il n’aurait pu se rendre compte au moment de la conclusion du bail.

Le cas échéant, le preneur à bail devra négocier le montant du loyer à la baisse afin d’en tenir compte.

II - L’obligation du bailleur d’entretenir le local donné à bail et d’effectuer les réparations nécessaires autres que locatives

L’obligation d’entretien du bailleur signifie qu’il doit effectuer tous les travaux et réparations nécessaires afin que le local reste conforme à sa destination, autres que les réparations locatives

Concrètement cela consiste au changement des papiers peints, peintures, moquette, parquet, revêtement des sols et plafonds qui seraient devenus vétustes suite à un usage normal.

Il est d’usage de considérer que les peintures et tapissages de qualité moyenne sont amortis après neuf ans, de sorte que le preneur puisse exiger de son bailleur qu’il prenne à sa charge leur changement.

Le bailleur devra également se charger du curement des puits et fosses septiques.

Surtout, les articles 605 et 606 du code civil sont souvent visés dans les baux commerciaux.

Selon l'articles 605 alinéa 2 du code civil :

"Les grosses réparations demeurent à la charge du propriétaire, à moins qu'elles n'aient été occasionnées par le défaut de réparations d'entretien, depuis l'ouverture de l'usufruit ; auquel cas l'usufruitier en est aussi tenu".

L'article 606 du code civil dispose que :

"Les grosses réparations sont celles des gros murs et des voûtes, le rétablissement des poutres et des couvertures entières.

Celui des digues et des murs de soutènement et de clôture aussi en entier.

Toutes les autres réparations sont d'entretien'.

Aux termes de ces dispositions légales, le bailleur est tenu d'exécuter les « grosses réparations » telles que décrites dans ce second article, de manière limitative.

Ainsi, le bailleur est tenu des grosses réparations ou des gros travaux, à savoir :

- la réparation des  toitures, gouttières, murs, cheminées ;

- la réfection des planchers et des escaliers ;

- les réparations locatives lorsqu’elles sont dues à la vétusté ou à la force majeure.

S’agissant de ces réparations, le bailleur pourra en être déchargé si elles sont dues à la faute du locataire.

De la même manière, le bail commercial peut parfaitement stipuler que les grosses réparations incombant normalement au bailleur doivent être exécutées par le preneur et aux frais du preneur, à condition que la clause soit précise.

Il a ainsi été jugé que la clause d’’un bail stipulant que « les grosses réparations incombant normalement au bailleur seront à charge du preneur » n’était pas suffisamment précise et qu’il soit nécessaire d’y ajouter : « telles seront notamment les réparations effectuées à la toiture », ou « …y compris les réparations dues tant à la vétusté qu’à la force majeure ».

Enfin, la jurisprudence considère que la réparation des dégâts causés sur la porte ou la vitrine suite à un vol commis dans le bien loué incombent au propriétaire en l’absence de faute du preneur et de clause particulière dans le contrat de bail commercial.

En outre, la jurisprudence exonère le bailleur d’effectuer les travaux exigés par les autorités publiques ou imposés par de nouvelles réglementations de sécurité, à moins que le bail commercial n’en dispose autrement. 

Ces travaux, dont le coût peut se révéler supérieur au montant du loyer annuel pour une année donnée, peuvent, s'ils ne sont pas exécutés, justifier le prononcé de la résiliation du contrat de bail aux torts du bailleur.

Lorsque les juges sont sollicités pour interpréter les clauses du contrat de bail commercial, et particulièrement la clause de charges, l'interprétation se fera à la faveur du locataire.

Il est donc recommander aux parties de bien veiller à la rédaction des baux commerciaux qu’elles sont amenées à conclure et de prévoir de manière précise le type de charges incombant au bailleur ou au preneur lors de la rédaction de leur contrat.

III - Le bailleur d’un local commercial doit garantir à son locataire une occupation paisible

L’obligation de garantir une occupation paisible se décompose en trois garanties distinctes :

- La garantie du fait personnel : le bailleur ne peut pas troubler l’occupation du preneur en faisant certains actes de nature à occasionner un trouble, sauf s’il s’agit de travaux urgent (exemple : il ne peut pas réaliser des travaux d’amélioration ni changer le système de chauffage dans le local donné à bail sans l’accord du locataire, pénétrer dans l’immeuble pour vérifier si le preneur entretient correctement le bien, etc …)

- La garantie du fait des tiers : il s’agit des troubles de jouissance à l’occupation du preneur de la part de tiers. A la différence des troubles de fait, la jurisprudence impose au bailleur de garantir le preneur contre le trouble de droit. Cette situation se présente lorsque par exemple, une tierce personne prétend être propriétaire de l’immeuble et veut expulser le locataire arguant que le bailleur n’avait aucun droit de donner l’immeuble en location. Si le bailleur est condamné, le preneur évincé pourra lui réclamer des dommages et intérêts.

- La garantie des vices cachés : il s’agit des défauts de l’immeuble loué qui en empêchent l’usage normal ou qui diminuent cet usage, ne permettant donc pas au preneur d’occuper normalement l’immeuble. Les vices sont cachés lorsque le preneur n’aurait normalement pas pu se rendre compte de leur existence au moment de la conclusion du bail (exemples : l’invasion de cancrelats, la déficience de l’installation électrique, une fuite dans les canalisations ne provoquant d’inondations qu’au cours de fortes pluies, l’humidité dans une cave, etc …). Si le vice rend impossible l’usage de la chose louée, le preneur pourra demander la rupture du contrat avec dommages et intérêts. Par contre, le bailleur n’est pas tenu de garantir le locataire contre les vices apparents, c'est-à-dire ceux dont le preneur a pu se rendre compte de leur existence au moment de la conclusion du bail ou  relevés dans l’état des lieux. Le bailleur peut insérer une clause dans le bail aux termes de laquelle il s’exonère de son obligation de garantie des vices cachés ou ne répondra pas de tels ou tels vices cachés.

Je suis à votre disposition pour toute information ou action.

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Anthony Bem
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1 Publié par Visiteur
27/10/2016 11:24

Bonjour maitre,j'ai ouvert un dépôt vente pendant 2ans.Le local étant insalubre au 1 er étage ,j'ai donc fait des travaux.le loyer étant trop cher(1500 euros par mois)j'ai donc procéder à une liquidation .La liquidation a duré plusieurs mois pour la restitution des vêtements des déposants ,je dois rembourser les loyers durant la liquidation,le propriétaire ne veut ni me déduire la caution car il veut la garder pour le retard des payements et ne veut faire aucune déduction pour les travaux.Je lui dois donc 12000 euros.Je touche que le rsa.Que pourrais je faire?Je vous remercie pour votre réponse.

2 Publié par Visiteur
27/10/2016 15:29

Bonjour Maître, nous sommes en location dans une maison individuelle où nous avons notre bureau et laboratoire de production étant Artisan Pâtissier. Sur le bail, l'activité y est mentionné et avons fait et crée nous mêmes le labo et les travaux (factures travaux et photos à l'appui). Le bail a été signé début octobre 2014. Notre propriétaire voulait encaisser les loyers en espèces sans traces bancaires (!), ce que nous avons fait (avec justificatifs que le propriétaire nous a signé). Ce dernier, étant étranger et partait souvent pendant des mois dans son pays, j'ai mis un terme à garder autant d'argent attendant son retour et verse son loyer tous les mois sur son compte en France, ce qu'il n'a pas apprécié car son compte bancaire est en situation de saisie.
Nous avons reçu il y a quelques jours une lettre d'un avocat mandaté par notre propriétaire nous réclamant des loyers impayés (ce qui est faux) en nous demandant de quitter les lieux car il souhaite reprendre la maison. Est-il en droit de nous expulser, ayant notre exploitation à domicile ? Comment dois-je agir ? Notre idée est de saisir le Juge du Tribunal et de lui faire un courrier pour faire notre défense et valoir nos droits. Nous ne pouvons pas partir comme ça ailleurs rapidement puisqu'il nous faut trouver une autre location où nous devons refaire un atelier de production ce qui veut dire perte d'activité et CA pendant quelques mois !
Je vous remercie pour vos précieux conseils.

3 Publié par Maitre Anthony Bem
28/10/2016 22:36

Bonjour Lidi et Valérie,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

4 Publié par Visiteur
02/11/2016 19:00

Bonjour maître,
je souhaite ouvrir mon premier commerce pour cela pourriez vous m'indiquer les différents types de locaux commerciaux qui existe et pour qui, ainsi que les différents baux commerciaux.
Je vous remercie d'avance.
Cordialement.

5 Publié par Visiteur
10/11/2016 12:02

Bonjour Maitre,
le 19 Septembre mon associé (le président) a signé un bail a usage commercial (moi je suis directeur général). Nous sommes des profs de fitness et dans l'urgence et toute notre naïveté et aussi notre méconnaissance de tout ce qui est : juridique, nous avons accepté des choses en signant où aujourd'hui nous porte préjudice et nous empêche de commencer notre activité : De l'eau quand il y a de fortes pluies qui entre dans le local passant sous le bâtiment (inondation totale), des rideaux de 5m de largeur et autant de hauteurs qui nous servent d'entrées principales et de secours sont toujours en panne, pire le bailleur ne veut pas nous mettre de compteur alors nous avons fait toutes l'installation électrique ainsi que tous les contrôles obligatoires (consuel), et il refuse catégoriquement de nous mettre du courant sauf pour faire monter les rideaux, nous n'arrivons pas à avoir un compteur d'eau car à la Générale des eaux on nous dit qu'il faut que le bailleur paie sa consommation d'eau d'abord....En allant détailler ce dit contrat nous observons qu'une clause sur l'Etat des lieux que nous n'avons toujours pas fait d'ailleurs, spécifie (texto) : le preneur prendra le local loué dans l'Etat où il se trouvera au moment de l'entré en jouissant sans pouvoir exiger du Bailleur aucune réparation, ni remise en état. En outre le preneur ne pourra élever aucune réclamation ni exercer aucun recours contre bailleur pour vices de construction, apparents ou cachés, erreur dans la désignation ou dans la contenance, mauvais état du sol, sous sol, dégradations insalubrité, cas de force majeure, ou autre cause......Toutefois en raison du bénéfice des diverses garanties afférentes aux travaux de construction prévues par l'article 1792 et suivant et 2277 du code civil auxquelles peut prétendre le bailleur, le preneur s oblige a informer sans délai le bailleur de tout fait de nature a mettre en jeu l exercice de ces garanties, à peine d'en etre responsable s il y avait négligence d'information de sa part.....Alors nous avons demandé a un huissier de venir constater tous ces faits et fait un courrier en recommander au bailleur. A savoir nous avons fait une promo avant ouverture de la salle ou nous avons récolté plus de 10 000 euros et aujourd'hui les clients nous demandent quand est ce que nous ouvrons? il y a en a meme qui nous traitent de voleur...nous avons projeté de faire une journée porte ouverte pour leur montrer quand même que la salle existe mais après, que devons nous faire car nous n'avons pas d'électricité? et si nous fonctionnons le risque d'inondation peut nous etre fatal à n'importe quel moment vu que nous sommes en période de pluie dans notre région.

6 Publié par Visiteur
14/11/2016 13:41

Bonjour ,Je suis propriétaire des murs d' une boulangerie ,le fond de commerce est sur le point d’être vendu le nouvelle acheteur veux faire 30 places assises pour cela il doit casser les murs existants pour mettre ces tables :nous ne voulons pas de restauration assise !peu t'on s'opposer a ce projet ? il nous menace de faire les travaux sans notre autorisation !A t'il le droit ou avons nous le droit de nous au-poser a ces travaux ? Sachant que le bail dit : Boulangerie, pâtisserie cuisine,a l'exclusion de tout autre activité
Merci de votre aide qui me sera très précieuse

7 Publié par Visiteur
01/12/2016 12:52

bonjour
je viens de recevoir une lettre recommandé de mon propriétaire qui ne veut pas que j'exerce mon emploi d'assistante maternelle au sous sol en disant que j'exerce sans autorisation et que j'ai aménagé le sous sol sans autorisation et exige que je fasse des travaux d'électricité .que puis je faire? est elle dans son droit? ai je un recours? merci de votre aide car j'ai peur de tout perdre
cordialement

8 Publié par Visiteur
14/12/2016 17:43

Bonjour Maître,

J'ai un local commercial depuis 14 ans. Je n'ai jamais signé de bail pour mon activité de médecine chinoise. Aujourd'hui, je suis en grande difficulté financière... J'ai donc fait une lettre recommandée avec AR de résiliation. Le problème c'est que c'est par trimestre civil. Le courrier est arrivé le 13 octobre, avec donc 14 jours de retard suite à une grève de la poste. Le propriétaire ne veut riens savoir et me demande de continuer à payer jusqu'en juin. Quel est le recours ? Merci pour votre réponse. Cordialement Muriel

9 Publié par Visiteur
23/12/2016 15:02

Bonjour Maître ,
Je loue un local commercial , Á ce jour je constate une forte humidité dans les murs et les sols. Mon propriétaire ne veut rien entendre Á ce sujet alors qu'il y a une mauvaise isolation des murs et vide sanitaire mal fait .Nous somme plusieurs dans ce cas là .

Quels sont mes recours car a ce jour je reçoit du public et cela est très gênant
Ce n'est pas a mois de réparer ces malfaçons?

10 Publié par Maitre Anthony Bem
23/12/2016 18:47

Bonjour Carine,

Il faudrait solliciter en justice une expertise sur l'origine et mise en demeure causes de l'humidité.

Les frais risquent à terme, le cas échéant, d'être mis à la charge du bailleur eu égard à son obligation de mise à disposition d'un local permettant une jouissance paisible.

Cordialement.

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