Conditions de validité et nullité d'un commandement de payer d'huissier valant saisie immobilière

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Quelles sont les conditions de validité et de nullité du commandement de payer valant saisie immobilière dressé par un huissier de justice aux fins de recouvrement d'une créance ?

Quelles sont les conditions de validité et de nullité du commandement de payer valant saisie immobilière dr

Conditions de validité et nullité d'un commandement de payer d'huissier valant saisie immobilière

Lorsqu'une personne est redevable d'une autre, cette dernière – le créancier – peut mettre en œuvre des mesures d'exécution forcée, afin de récupérer ce qui lui est dû – sa créance.

Le créancier disposant d’un titre exécutoire a la possibilité de faire vendre le bien immobilier de son débiteur aux enchères publiques, à la barre du tribunal.

S’il s’agit d’une méthode de recouvrement tragique pour les débiteurs, puisqu'elle permet la vente de leur résidence principale, c’est aussi l’une des plus efficaces pour les créanciers tels les établissements bancaires qui y ont systématiquement recours pour obtenir le remboursement de prêts immobiliers dont les échéances ne seraient plus honorées.

Toutefois, cette procédure est strictement encadrée par la loi.

En premier lieu, la validité de la procédure de saisie immobilière est conditionnée à celle du commandement de payer valant saisie immobilière.

En effet, avant toute procédure de saisie immobilière, le créancier doit obligatoirement faire signifier à son débiteur un commandement de payer valant saisie immobilière par voie d'huissier.

Or, le commandement de payer valant saisie immobilière peut comporter des vices, erreurs, anomalies ou oublis susceptibles d'entraîner l'annulation de la procédure de saisie.

Ainsi, dès lors qu’un élément laisse à penser que le commandement de payer valant saisie immobilière n’est pas régulier, il y a lieu de le contester devant le juge car, le cas échéant, dans la mesure où le commandement est irrégulier, la procédure est nulle dans son intégralité.

À cet égard, il convient de souligner que le caractère technique de la matière nécessite d'avoir recours aux services d'un avocat spécialisé dans les voies d'exécution et les saisies immobilières.

Nous envisagerons donc successivement ci-après une liste non exhaustive des principaux vices susceptibles d'affecter un commandement de payer valant saisie immobilière :

- nécessité de respecter le formalisme légal obligatoire :

Conformément à l'article 648 du code de procédure civile, tout acte d'huissier de justice indique, indépendamment des mentions prescrites par ailleurs :

1. Sa date ;

2. a) Si le requérant est une personne physique : ses nom, prénoms, profession, domicile, nationalité, date et lieu de naissance ;

b) Si le requérant est une personne morale : sa forme, sa dénomination, son siège social et l'organe qui la représente légalement.

3. Les nom, prénoms, demeure et signature de l'huissier de justice ;

4. Si l'acte doit être signifié, les nom et domicile du destinataire, ou, s'il s'agit d'une personne morale, sa dénomination et son siège social.

En outre, l'article R 321-3 du code des procédures civiles d'exécution prévoit que le commandement doit préciser à peine de nullité :

1° La constitution d'avocat du créancier poursuivant, laquelle emporte élection de domicile ;

2° L'indication de la date et de la nature du titre exécutoire en vertu duquel le commandement est délivré ;

3° Le décompte des sommes réclamées en principal, frais et intérêts échus ainsi que l'indication du taux des intérêts moratoires ;

4° L'avertissement que le débiteur doit payer ces sommes dans un délai de huit jours, qu'à défaut de paiement, la procédure à fin de vente de l'immeuble se poursuivra et qu'à cet effet, le débiteur sera assigné à comparaître à une audience du juge de l'exécution pour voir statuer sur les modalités de la procédure ;

5° La désignation de chacun des biens ou droits sur lesquels porte la saisie immobilière, telle qu'exigée par les règles de la publicité foncière ;

6° L'indication que le commandement vaut saisie de l'immeuble et que le bien est indisponible à l'égard du débiteur à compter de la signification de l'acte et à l'égard des tiers à compter de la publication de celui-ci au fichier immobilier ;

7° L'indication que le commandement vaut saisie des fruits et que le débiteur en est séquestre ;

8° L'indication que le débiteur garde la possibilité de rechercher un acquéreur de l'immeuble saisi pour procéder à sa vente amiable ou de donner mandat à cet effet et la mention que cette vente ne pourra néanmoins être conclue qu'après autorisation du juge de l'exécution ;

9° La sommation, lorsque le bien fait l'objet d'un bail, d'avoir à indiquer à l'huissier de justice les nom, prénom et adresse du preneur ou, s'il s'agit d'une personne morale, sa dénomination et son siège social ;

10° L'indication qu'un huissier de justice pourra pénétrer dans les lieux afin de dresser un procès-verbal de description de l'immeuble ;

11° L'indication du juge de l'exécution territorialement compétent pour connaître de la procédure de saisie et des contestations et demandes incidentes y afférentes ;

12° L'indication que le débiteur qui en fait préalablement la demande peut bénéficier, pour la procédure de saisie, de l'aide juridictionnelle s'il remplit les conditions de ressources prévues par la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridique et le décret n° 91-1266 du 19 décembre 1991 portant application de cette loi ;

13° L'indication, si le débiteur est une personne physique, que s'il s'estime en situation de surendettement, il a la faculté de saisir la commission de surendettement des particuliers instituée par l'article L. 331-1 du code de la consommation.

Sur ce dernier point, la commission dispose d'un délai de trois mois à compter du dépôt du dossier pour examiner la recevabilité de la demande en vérifiant que le demandeur se trouve dans une situation de surendettement.

La décision déclarant la recevabilité de la demande entraîne notamment la suspension et l'interdiction des procédures d'exécution diligentées à l'encontre des biens du débiteur.

Cette suspension et cette interdiction ne peuvent excéder deux ans.

Toutefois, lorsqu'en cas de saisie immobilière la vente forcée a été ordonnée, le report de la date d'adjudication ne peut résulter que d'une décision du juge chargé de la saisie immobilière, saisi à cette fin par la commission, pour causes graves et dûment justifiées.

Cette suspension et cette interdiction emportent interdiction pour le débiteur de faire tout acte qui aggraverait son insolvabilité, de payer, en tout ou partie, une créance autre qu'alimentaire.

- nécessité de signification préalable d'un titre exécutoire (jugement ou acte de notaire) :

Selon la jurisprudence, « lorsque le titre servant de fondement aux poursuites de saisie immobilière ne consiste pas dans une obligation notariée, il doit être signifiée en même temps que le commandement de saisie, s’il ne l’a pas été antérieurement » (Cass. Civ. II, 4 décembre 2003).

Lorsque la représentation est obligatoire, le jugement doit en outre être préalablement notifié aux représentants dans la forme des notifications entre avocats, faute de quoi la notification à la partie est nulle.

Mention de l'accomplissement de cette formalité doit être portée dans l'acte de notification destiné à la partie.

De plus, l'acte de notification d'un jugement à une partie ou d'un acte notarié doit indiquer de manière très apparente le délai d'opposition, d'appel ou de pourvoi en cassation dans le cas où l'une de ces voies de recours est ouverte, ainsi que les modalités selon lesquelles le recours peut être exercé.

Enfin, l'acte de notification d'un jugement ou
 d'un acte notarié doit indiquer que l'auteur d'un recours abusif ou dilatoire peut être condamné à une amende civile et au paiement d'une indemnité à l'autre partie.

- nécessité de signification du commandement de payer valant saisie immobilière au conjoint :

Au cas où un bien immobilier appartient en propre à l’un des époux et constitue la résidence de la famille, le commandement de payer valant saisie immobilière doit être dénoncé au conjoint, au plus tard le premier jour ouvrable suivant la signification de l’acte, en application de l'article R321-1 alinéa 3 du Code des procédures civiles d'exécution.

Cette information est en effet nécessaire afin de permettre au conjoint de prendre toute disposition de nature à protéger le logement familial tel que s'acquitter du montant de la dette sur ses propres deniers ou solliciter l’autorisation du juge pour prendre des décisions rendues nécessaires par la saisie, conformément aux articles 217, 219 et 1426 du Code civil.

En effet, selon l'article 217 du Code civil :

« Un époux peut être autorisé par justice à passer seul un acte pour lequel le concours ou le consentement de son conjoint serait nécessaire, si celui-ci est hors d'état de manifester sa volonté ou si son refus n'est pas justifié par l'intérêt de la famille.

L'acte passé dans les conditions fixées par l'autorisation de justice est opposable à l'époux dont le concours ou le consentement a fait défaut, sans qu'il en résulte à sa charge aucune obligation personnelle ».

 

Par ailleurs, si l’immeuble est commun aux deux époux, le commandement de payer valant saisie immobilière doit être signifié aux deux époux.

- nécessité de signification du commandement de payer valant saisie immobilière par un huissier de justice et non par un clerc assermenté :

Une difficulté peut exister entre la signature de celui qui a rempli et remis le commandement de payer et celui qui a rempli le procès-verbal de remise.

Or, l’huissier de justice est seul compétent pour procéder à la signification du commandement de payer, et non pas son clerc assermenté.

Cependant, la signification du commandement de payer valant saisie immobilière est souvent effectuée par le clerc.

Le commandement de payer valant saisie immobilière est entaché d’une irrégularité s’il mentionne par exemple « que cet acte avait été remis par huissier de justice ou par clerc assermenté dans les conditions ci-après indiquées » et que la signature de l’huissier de justice ne figurait que sous la mention « visa de l’huissier de justice des mentions relatives à la signification ».

De même, il peut y avoir confusion entre le procès-verbal de remise, qui visait expressément la remise par huissier de justice ou par clerc assermenté et l’acte de signification remis par l’huissier de justice et signé de sa main.  (Cass. Civ. II, 14 octobre 2010, numéro 09-69 580).

Ainsi, l’acte de signification du commandement valant saisie, signé par l’huissier de justice, ne saurait en tant que tel suffire et il est toujours nécessaire de vérifier que c’est bel et bien ce dernier qui a personnellement délivré l’acte.

- Nécessité de vérification de la publication du commandement  dans les 2 mois de sa notification :

Enfin, par précaution, il est recommandé de vérifier que le commandement a bien été publié dans les 2 mois de sa délivrance au bureau des hypothèques compétent.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

PS : Pour une recherche facile et rapide des articles rédigés sur ces thèmes, vous pouvez taper vos "mots clés" dans la barre de recherche du blog en haut à droite, au dessus de la photographie.

Anthony Bem
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1 Publié par Maitre Anthony Bem
21/04/2016 21:18

Bonjour Philippe,

Je ne dispose pas de tous les éléments afin de vous indiquer comment faire pour débloquer les fonds de votre nouveau prêt.

A cet effet, je vous invite à me consulter en privé selon l'une des différentes modalités de consultation proposées en haut de page dans la rubrique "services".

Cordialement.

2 Publié par Visiteur
28/04/2016 19:44

Bonjour,
Je souhaiterais avoir des renseignements dans le cadre d'une saisie attribution que je viens de recevoir.
En effet, suite a un litige civil avec un ancien proprietaire j'ai la somme de 3000€ environ à regler a une societe d'assurances.
( Cependant je n'ai pu me rendre aux jugements, je n'ai recu le 1er courrier m'en informant 1 semaine apres, 2nde fois un report a ete demandé car il apparaissais que mes "preuves" faisais un peu peur à la partie adverse et la 3e fois mon employeur n'a pas pu/voulu me libérer)
Ce que je ne comprend d'abord c'est qu'ayant demenage entre temps je n'ai jamais recu les courriers.
Au 1er avis a ma banque saisie de 500€, je me suis deplacee directement aupres du cabinet d'huissier pour expliquer ma situation difficile ( apprentie ) et donc mettre en place un echeancier au plus vite pour m'eviter voire annuler cette saisie de 500e.
Elle m'a annoncée qu'ils ne pouvaient annuler cette saisie et m'a dis que je pouvais faire un echelonnement mais d'une somme largement superieure a ce qu'il m'est possible face a mes charges. Je lui ai propose 30e dans un premier temps.
Aujourd'hui cela fais des mois que je la relance par mail. Toujours pas de plan d'echelonnement. Je lui indique pouvoir faire un effort de 60e. Et lui ai envoyé une photo de la bonne mise en place du virement de 60€ vers la SCP avec vomme 1ere echeance le 5 mai 2016. Tout ceci notifié le 6 avril par mail. Et la je decouvre en rentrant un courrier en date du 21 avril pour une nouvelle procédure de saisie attribution qui plus est avec une somme alourdie de 1000e et des poussieres. Je ne sais plus quoi faire j'ai vraiment l'impression qu'on se paie ma tete. En plus je vais en avoir pour 115e de frais que la banque ne pourra me rétrocéder donc je me sens littéralement impuissante.
Que pourrais je faire ?

3 Publié par Maitre Anthony Bem
28/04/2016 20:34

Bonjour Laeti13,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

4 Publié par Visiteur
10/05/2016 20:42

Bonjour Maître,

Mon avocat est en congés pour 8 jours...
Je viens de recevoir par voie d'huissier une injonction et commandement de payer aux fins de saisie vente des biens meubles à compter de ce jour d'un montant de 360.93 euros (Principal,intérêts, Frais de procédure, emolument proportionnel, coût de l'acte)sous huitaine.

Je n'ai jamais eu de rappel auparavant par voie amiable du demandeur et suis en fin de droit chômage (au 02/05/2016) normalement je ne dois avoir que le "Principal" à régler.

Mon seul document, suite à une procédure de demande de retard de paiement de pension alimentaire et non application de la mise en place des droits de visite progressif pour un enfant de 3 ans de M. XXX, est un jugement rendu par le JAF du TGI (contradictoirement et en premier ressort) stipulant une condamnation à payer à M. XXX la somme de 175 euros de dommages et intérêts (selon l'art 32-1 du CPC)signifié le 16/02/2016.
M. XXXX a t'il le droit de procéder ainsi ou n'est-ce pas une démarche excessive et abusive de sa part ?
A t'on le droit de déposer une plainte pour abus à l'encontre de celui-ci ?
A t'on le droit de demander une annulation auprès du Juge pour vice de procédure et abus ?

Que puis-je réellement faire ?

Dans l'espoir que vous pourriez me répondre rapidement
Avec mes remerciements
Cordialement

5 Publié par Visiteur
02/06/2016 13:58

Bonjour maître,

Nous avons reçu un commandement de payer pour des charges d'eau courant entre 2010 et 2013 ? Y a t-il prescription car cela fait plus de 3 ans ?
Nous refusons de les payer car les comptes ne sont pas clairs, notre propriétaire (bailleur social) refuse que nous venions consulter le détail de comptes de charges. Nous avons 2 mois pour régler la somme. Pouvons-nous la contester ? y a t-il prescription sur ces charges de plus de 3 ans ? merci de votre aide. Cordialement

6 Publié par Visiteur
07/06/2016 20:33

Bonjour Maitre!

J'ai reçu un commandement aux fins de saisie immobilière dont les copies n'indiquent ni la date ni l'heure de la signification ?
Puis-je en tirer argument de nullité?

Merci

7 Publié par Maitre Anthony Bem
08/06/2016 13:38

Bonjour Heloise,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

8 Publié par Maitre Anthony Bem
08/06/2016 13:43

Bonjour Erico82,

Le commandement aux fins de saisie immobilière doit comprendre obligatoirement une date de signification sur la "première expédition".

Je ne pense pas que vous disposiez d'un argument de nullité solide fondé juste sur le fait que les copies ne comprennent ni date ni heure de signification.

Néanmoins, cela vous ouvre des délais de forclusion plus long en cas de recours puisque le point de départ n'est pas indiqué sur la copie.

Il conviendrait en tout état de cause de faire vérifier la conformité de la procédure par un avocat spécialisé par acquis de conscience.

Cordialement.

9 Publié par GENERALISTE
08/06/2016 17:57

Bonjour Maître Bem,
Nous sommes allés récupérer un commandement aux fins de saisie immobilière, mais il y a erreur sur les montants et une anomalie dans les dates. La banque nous comptabilise l'assurance décès invalidité du prêt alors qu'elle continuait d'être prélevée, et les intérêts de retard indiquent "du 15.09.2015 au 15.02.2016au 06.11.2014" ce qui ne veut rien dire !
Que peut-on faire ? voir avec l'huissier qui nous remis le commandement ? écrire au Juge de l'exécution qui doit nous assigner à comparaître à une audience ?
Merci de votre aide précieuse.
Bien à vous

10 Publié par Maitre Anthony Bem
08/06/2016 21:40

Bonjour GENERALISTE,

Il faudrait contester la procédure de saisie devant le juge de l'exécution lors de l'audience d'orientation.

Cordialement.

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