Conséquences du dépassement du délai de réitération d’une promesse de vente d'un bien immobilier

Publié le 14/11/2013 Vu 317 789 fois 209
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Le 3 avril 2013, la Cour de cassation a jugé qu’une promesse de vente d’un immeuble n’était pas caduque malgré le dépassement du délai de réitération de la vente, car la date d'expiration de ce délai ou de sa prorogation n'était pas extinctive mais constitutive du point de départ de la période à partir de laquelle l'une des parties pourrait obliger l'autre à s'exécuter. (Cass. Civ. 3ème, 3 avril 2013, n°12-15148)

Le 3 avril 2013, la Cour de cassation a jugé qu’une promesse de vente d’un immeuble n’était pas caduqu

Conséquences du dépassement du délai de réitération d’une promesse de vente d'un bien immobilier

En général, en vue de la vente d’un bien immobilier, le vendeur et l’acquéreur formalisent leurs accords dans un avant-contrat qui prend le plus souvent la forme d’un compromis de vente dans lequel l’un s’engage à vendre et l’autre à acquérir.

Le compromis de vente est généralement assorti de conditions suspensives ayant pour effet principal de subordonner la réalisation de la vente à la survenance d’événements tels que l’obtention d’un permis de construire ou d’un prêt bancaire.

En outre, le compromis de vente peut prévoir la réitération de la vente par acte authentique avant une certaine date.

Dans ce cas, la question qui se pose est de savoir quel est le sort du compromis de vente en cas d’expiration du délai fixé pour accomplir la réitération de l’acte devant le notaire.

Deux possibilités peuvent alors se présenter.

Premièrement, si les parties ont fait de la réitération de l’acte une condition de validité de la promesse, le dépassement de la date de réitération entraînera la caducité de la promesse.

Dès lors, chacune des parties sera déliée de son engagement, sauf en cas de faute éventuelle d’une partie qui pourrait donner lieu au versement de dommages et intérêts.

C’est ainsi qu’il a été jugé qu’une promesse synallagmatique de vente conclue sous conditions suspensives de l’obtention d’un prêt et de la réitération par acte authentique avant une certaine date devient caduque si la signature de celui-ci n’est pas intervenue dans le délai prévu et ce, dés lors que le vendeur n’a pas accepté un report du délai de signature. En conséquence, il ne pouvait pas y avoir réitération forcée de la vente par le juge. (Cass. Civ. III, 29 mai 2013, n°12-17077)

Deuxièmement, si la réitération par acte authentique ne constitue pas une condition de validité de la promesse, l’écoulement du délai fixé pour la réitération n’entraînera pas la caducité de la promesse de vente.

Ainsi, le dépassement du terme fixé pour la réitération n’aura pas d’effet extinctif du compromis de vente lorsque la date prévue est susceptible de prorogation automatique.

A titre d’exemple, il a été jugé qu’une promesse de vente n’était pas caduque en raison de l’épuisement du délai de réitération, car une clause du compromis précisait que ce délai pouvait être prorogé jusqu’à l’obtention de la dernière pièce nécessaire au notaire rédacteur pour l’établissement de l’acte, mais aussi que « cette date nest pas extinctive de droit mais constitutive du point de départ à partir duquel lune des parties pourra obliger lautre à sexécuter. » (Cass. Civ. III, 21 novembre 2012, n°11-23382)

Dès lors, si le terme fixé pour la signature de l'acte authentique n’est pas assorti de la sanction de la caducité de la promesse de vente, il sera possible pour l’une des parties de mettre l’autre en demeure de s’exécuter et de régulariser la vente par acte authentique.

En cas de refus, la partie qui a mis l’autre en demeure de s’exécuter pourra demander en justice soit l'exécution forcée, soit la résolution de la vente, outre des dommages et intérêts en cas de faute.

L’arrêt du 3 avril 2013 illustre cette possibilité en jugeant que le dépassement du délai de réitération de la vente n'entraine pas la caducité du compromis de vente.

En l’espèce, une société est bénéficiaire d'un contrat de crédit-bail sur des locaux et d'une promesse de vente avec possibilité de lever par anticipation l'option d'achat.

Cette société a ensuite conclu un compromis de vente de ces locaux avec le gérant d’une autre société, sous la condition suspensive de l’obtention par cette dernière d’un prêt bancaire. 

La réalisation de la vente devait intervenir au plus tard 45 jours après que l'acquéreur eut informé la société promettante de l'obtention du prêt.

Le compromis de vente précisait que la levée d'option ferait l'objet d'un acte préalablement à la réitération de la vente et que la société promettante ne procéderait à la levée d'option que si l’acquéreur lui notifiait l'offre de prêt qu'il aurait reçue pour l'acquisition des biens.

Or, à la date de notification de l’obtention du prêt, le crédit bailleur de la société promettante, qui était propriétaire des biens immobiliers objets du compromis de vente, n'avait pas encore accepté la levée de l'option anticipée.

La vente n’a donc pas pu être réitérée, ce qui a valu à la société promettante d’être assignée en justice par l’acquéreur.

La société promettante s'est alors prévalue de la caducité du compromis de vente.

La Cour d’appel a rejeté les demandes de l’acquéreur en considérant que, faute de réitération dans le délai, la promesse était devenue caduque. 

Cependant, la Cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt d’appel en reprochant aux juges du fond d’avoir estimé que la promesse était devenue caduque, alors que  « la promesse de vente stipulait que le délai prévu pour la réitération de la vente serait automatiquement prorogé jusqu'à réception des pièces administratives nécessaires à la perfection de l'acte authentique, (), et que la date d'expiration de ce délai ou de sa prorogation n'était pas extinctive mais constitutive du point de départ de la période à partir de laquelle l'une des parties pourrait obliger l'autre à s'exécuter. »

En d’autres termes, la promesse de vente n’était pas devenue caduque malgré le dépassement du délai de réitération de la vente, car la date d'expiration de ce délai ou de sa prorogation n'était pas extinctive mais constitutive du point de départ de la période à partir de laquelle l'une des parties pourrait obliger l'autre à s'exécuter.

Il en résulte donc qu’à l’expiration du délai de réitération de la vente, il était possible de sommer la partie défaillante de tenir ses engagements.

A défaut, il sera possible de l’assigner en justice pour obtenir la réalisation forcée de la vente ou des dommages et intérêts.

En définitive, la solution dégagée par la Cour de cassation invite à faire preuve de vigilance quant aux termes employés dans une promesse de vente, d’où l’utilité d’être assisté d’un avocat spécialisé pour être utilement conseillé lors de la vente ou de l’achat d’un bien immobilier.

Je suis à votre disposition pour toute action ou information (en cliquant ici).

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Anthony Bem
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1 Publié par Maitre Anthony Bem
10/08/2016 07:11

Bonjour eti,

Vous pourriez en effet ne pas réitérer l'échange définitif des consentements par devant notaire pour formaliser la vente à défaut de levée des conditions suspensives, aux torts du Notaire et engager sa responsabilité civile professionnelle de ce chef aux fins d'indemnisation des préjudices subis.

Cordialement.

2 Publié par Visiteur
23/08/2016 10:45

Bonjour mon père a signe un compromis de vente par agence sous mandat semi exclusif le 14 juin mais ne sais pas du tout ce qu'il a signe sous le choque et perdu du décès de ses parents et de son frère en même temps il a signer naïvement
L'agent ne lui a pas retourner la copie de ce compromis donc ne sais pas ce qu'il a signe
Ayant repris ses esprits il vient de résilier son mandat semi exclusif car il a trouver acheteur par ses soins (futur acheteur jamais passer par l'agence) mais l'agent lui a dit que vu qu'il a signe un compromis pendant son mandat il était coince
Que faire?
Que faire

3 Publié par Maitre Anthony Bem
23/08/2016 14:02

Bonjour Mel,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

4 Publié par Visiteur
27/08/2016 19:22

Bonjour nous avons signer notre compromis de vente il y a un moi , nous venon d'apprendre que la maison es en zone N mais sa se n'est pas spécifier sur le compromis de vente peut on se rétracter ?merci

5 Publié par Visiteur
04/09/2016 18:30

Bonjour Maître,

Nous avons signé un compromis de vente le 14/06/16 (en tant qu'acheteurs) et il est stipulé dedans que "la promesse de vente est consentie pour une durée expirant le vendredi 16 septembre 2016 à 16h". Est-ce que cela signifie que cette promesse sera rendue caduc le 16 septembre? Que les 2 parties ne seront plus engagées par cette promesse?

Nous avons obtenu l'accord d'une banque pour notre prêt immobilier mais à cause de la période estivale, les délais pour éditer notre offre ont été particulièrement longs, à cela se rajoute le fait que la banque et l'assurance ont commis des erreurs tout du long ce qui a retardé beaucoup le processus. De notre côté nous avons été particulièrement réactifs, disponible et leur avons couru après pendant des semaines (nous souhaitons signer le plus rapidement possible).
Au bout du compte : nous sommes obligés de repousser la signature de la vente d'une dizaine voir quinzaine de jours (le temps de recevoir l'offre, des 11 jours de rétractation obligatoires, délais postaux et déblocage des fonds) et cela met la vendeuse dans l'embarras car elle doit elle-même signer un achat début octobre.

La vendeuse peut-elle désormais refuser de nous vendre son appartement (du fait du dépassement de la date arrêtée dans le compromis)? Peut-elle nous demander des D&I pour le retard alors que ce n'est pas de notre faute? Dans ce cas pouvons-nous nous retourner contre la banque et l'assurance qui ont fait les erreurs ayant entrainé le retard dans la signature?

Je vous remercie.
Annie

6 Publié par Maitre Anthony Bem
04/09/2016 19:37

Bonjour Annie,

La vendeuse peut refuser de vous vendre son appartement du fait du dépassement de la date fixée dans le compromis et meme vous demander des D&I pour le retard.

Afin d'envisager plus avant si vous pouvez vous retourner utilement contre la banque et l'assurance qui ont commis des erreurs ayant entrainé le retard, je vous invite à me consulter en privé.

A cet égard, je vous invite à consulter la page "services" en haut de page.

Cordialement.

7 Publié par Visiteur
12/09/2016 21:16

bonjour,

j'ai signé un compromis le 13 mai 2016 (je suis vendeuse) d'une maison loué. Mes locataires devant partir le 18 juillet.
Date prévue pour la signature de l'acte authentique le 18 juillet 2016, sous réserves de l'obtention de la totalité des pièces.
Sauf que mes locataires ont fait de la résistance et sont parti le 9 septembre 2016. De ce fait mes acheteurs veulent mettre fin au compromis car le 18 juillet étant dépassé.
Sachez que le cabinet du notaire était fermé pour congé du 18 juillet au 5 août et que celui ci ne m'a jamais appelé pour fixé un rendez vous.

clauses suspensives levées

Ont ils le droit ?

que dois faire ?

j'ai rendez vous chez le notaire jeudi 22 septembre pour discussions et ensuite un rendez vous ds quinze jours avec acte d'huissier.

en vous remerciant de votre aide
cordialement

8 Publié par Maitre Anthony Bem
12/09/2016 23:42

Bonjour jenny17,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur "services" en haut de cette page.

Cordialement.

9 Publié par Visiteur
13/09/2016 07:20

bonjour Maître,
Je devais signer un acte de vente le 2/9/16.Ce jour là je me suis présentée chez le notaire qui m'a indiqué que la signature était réportée, sans que je n'en sois informé ni par le notaire ni par le promoteur ? j'ai alors demandé au notaire de me fournir un proces verbal de carence, ce dernier m'a dit que cela serait compliqué et long (courriers, huissiers...etc)et donc ne s'est pas executé. Par ailleurs la promesse de vente stipulait une caution pour indemnité d'immobilisation que le notaire n'a pu me fournir lorsque j'ai demandé une photocopie ?
Que dois je faire dans ces cas là ?
Merci de votre attention.
Bien cordialement.

10 Publié par Maitre Anthony Bem
13/09/2016 09:01

Bonjour Cathy,

Il vous faut demander la copie de l'acte mentionnant l'indemnité d'immobilisation, le notaire se doit normalement de vous la communiquer.

Ensuite, vous serez en mesure de savoir si elle est due et de la réclamer le cas échéant par un avocat si nécessaire.

Cordialement.

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