Les atteintes à l'intimité de la vie privée sanctionnées par le code pénal

Publié le Modifié le 23/02/2017 Vu 479 074 fois 384
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

Si l'article 9 du code civil sanctionne de manière générale la violation du droit au respect de la vie privée par voie de presse ou sur internet, le code pénal prévoit une série de dispositions spéciales relatives aux atteintes à l’intimité de la vie privée.

Si l'article 9 du code civil sanctionne de manière générale la violation du droit au respect de la vie priv

Les atteintes à l'intimité de la vie privée sanctionnées par le code pénal

Le droit au respect de la vie privée est le droit pour une personne d'être libre de mener sa propre existence avec le minimum d'ingérences de la part de tiers.

Ce droit comprend notamment la protection contre toute atteinte portée au droit au nom, à l'image, à la voix, à l'intimité, à l'honneur et à la réputation, à l'oubli, à sa propre biographie et concerne l'état de santé, la vie sentimentale, l'image, la pratique religieuse, les relations familiales et, plus généralement, tout ce qui relève de la sphère intime et personnelle d'une personne.

L’atteinte au droit au respect de la vie privée ouvre droit à la victime de saisir la justice sur le fondement civil et/ou pénal, au choix selon les situations.

Au civil, la victime peut saisir le juge des référés, sur le fondement des dispositions de l’article 9 du code civil selon lequel « chacun a le droit au respect de sa vie privée ».

La victime peut donc obtenir du juge civil :

- des mesures tendant à limiter l'atteinte (saisie, séquestre, suppression des passages litigieux, publication d'un encart, astreinte...) ;

- la condamnation de l’auteur de l’atteinte à verser des dommages et intérêts, qu'il s'agisse d'une chaine télévisée, un magazine de presse, un photographe, un artiste ou d'un illustre inconnu, etc …) ;

- le retrait des contenus illicites (vidéos, photographies, propos, etc…) ;

- la restitution des éventuelles photographies originales ;

- l’interdiction de la rediffusion des contenus litigieux ;

- la publication ou l'insertion de la décision de justice rendue dans la presse ("publication judiciaire").

En outre, le code pénal sanctionne d’une peine d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de :

- porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui :

En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;

En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé.

- conserver, porter ou laisser porter à la connaissance du public ou d'un tiers ou d'utiliser de quelque manière que ce soit tout enregistrement ou document obtenu à l'aide de l'un des actes prévus aux deux alinéas précités.

- s’introduire ou se maintenir dans le domicile d'autrui à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte,

Cependant, la loi pose une exception à la réalisation du délit d’atteinte à l’intimité de la vie privée lorsque les actes sus mentionnés ont été accomplis au vu et au su des intéressés sans qu'ils s'y soient opposés, alors qu'ils étaient en mesure de le faire, en considérant alors que le consentement de ceux-ci est présumé.

Le législateur a prévu un article spécial dans le code pénal qui précise que lorsque le délit est commis par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle, les mêmes peines sont applicables outre que le directeur de la publication est responsable devant les tribunaux de l'action de ses journalistes et collaborateurs de la rédaction (presse écrite, site internet, etc…) qu'il dirige.

En effet, lorsque l'infraction est commise par la presse écrite ou audiovisuelle, la détermination des personnes responsables résulte, pour la presse, de l'article 42 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, et pour l'audiovisuel, de l'article 93-3 de la loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle qui prévoient une responsabilité pénale " en cascade ".

Depuis une ordonnance n°2011-1012 du 24 août 2011, une peine de cinq ans d'emprisonnement et de 300.000 € d'amende est encourue pour :

- La fabrication, l'importation, la détention, l'exposition, l'offre, la location ou la vente d'appareils ou de dispositifs techniques conçus pour intercepter, détourner, utiliser ou divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications ou procéder à l'installation d'appareils conçus pour réaliser de telles interceptions.

- La détection à distance des conversations permettant de réaliser une atteinte à l’intimité de la vie privée telle que décrit ci-dessus ou ayant pour objet la captation de données informatiques.

- La réalisation d’une publicité en faveur d'un appareil ou d'un dispositif technique susceptible de permettre la réalisation d’une atteinte à l’intimité de la vie privée lorsque cette publicité constitue une incitation à commettre cette infraction ou ayant pour objet la captation de données informatiques lorsque cette publicité constitue une incitation à en faire un usage frauduleux.

La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines.

Par ailleurs, en cas d'infraction constatée, le code pénal prévoit les peines complémentaires suivantes à l'encontre de l'auteur :

- interdiction des droits civiques, civils et de famille ;

- interdiction d'exercer l'activité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à l'occasion de laquelle l'infraction a été commise ;

- interdiction pour une durée de cinq ans au plus de détenir ou de porter une arme soumise à autorisation ;

- affichage ou diffusion de la décision prononcée ;

- confiscation de l'instrument qui a servi ou était destiné à commettre l'infraction, de l'enregistrement ou du document obtenu illicitement.

Les personnes morales déclarées responsables pénalement encourent une amende pouvant aller jusqu’à cinq fois les montants prévus, l'interdiction, à titre définitif ou pour une durée de cinq ans au plus, d'exercer directement ou indirectement l'activité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise ainsi que l'affichage ou la diffusion de la décision prononcée.

L'intervention d'un avocat spécialisé permettra bien souvent de garantir l'efficacité de l'action judiciaire intentée et d'établir les éléments de preuve nécessaires au succès des prétentions.

Je suis à votre disposition pour toute information ou action.

PS : Pour une recherche facile et rapide des articles rédigés sur ces thèmes, vous pouvez taper vos "mots clés" dans la barre de recherche du blog en haut à droite, au dessus de la photographie.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel : 01 40 26 25 01

Email : abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

 

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
08/03/2018 18:23

Je n'etait pas au courant que c'etait son mail personel

2 Publié par Visiteur
12/03/2018 09:35

Cher Maître,

Nous rencontrons un litige avec la Société IXINA chez qui nous avons acheté une cuisine début décembre 2017.
Le 08 mars 2018, lors du montage de la cuisine par les poseurs, mon concubin et moi-même n’étions pas présent mais avions laissé nos coordonnées pour qu’ils puissent nous contacter en cas de problèmes.
Aujourd’hui notre cuisine est montée en partie seulement en raison d’un litige rencontré avec le poseur et la Société IXINA.
En effet, lors du montage, notre chaudière qui aurait du être masquée par une porte se trouve aujourd’hui emprisonnée derrière une porte et un fileur ce qui rend l’accès impossible dans le cas d’une intervention ou contrôle réalisés par le plombier.
Le poseur nous a dit que ce n’était pas un soucis et que nous pouvions avant l’arrivée du plombier démonter la porte, l’encadrement et le fileur de façon à lui faciliter l’accès !!!!
D’autre part, les poseurs n’ont pas monté l’intégralité de la cuisine en raison du radiateur qui a gêné la pose d’un meuble surdimensionnée par le cuisiniste conseil de chez IXINA qui ne l’a pas pris en compte. Les poseurs ont refusé de déplacer le radiateur prétextant qu’il devait être retiré de la cuisine avant la pose de la cuisine d’après nos dires!!! C’est le seul radiateur que nous avons dans notre cuisine quel intérêt pour nous de dire que nous allons le retirer avant la pose de notre cuisine ça n’a pas de sens !!!
Mais IXINA ne veut pas l’entendre de cette oreille et nous a demandé de déplacer notre radiateur pour que le montage final puisse être réalisé, nous avons donc acheté le matériel nécessaire pour déplacer notre radiateur et permettre le montage des derniers éléments qui aujourd’hui servent de supports pour maintenir le plan de travail !!! Le dimanche 11/03/2018, nous nous sommes rendus chez IXINA pour avoir des explications concernant les différents problèmes rencontrés par les poseurs mais nous avons eu la désagréable surprise d’apprendre qu’une personne de la Société IXINA s’était introduite à notre domicile et prise des photos sans que nous soyons informés de cette intrusions ni par les poseurs présents à notre domicile ni par la Société IXINA.
Nous avons été lors de notre visite chez IXINA d’avoir été humiliés et violés dans notre intimité.

Nous souhaiterions quel recours nous avons concernant l’humiliation et l’intrusion par une tierce personne sans notre consentement.

Merci pour votre retour.

3 Publié par Visiteur
12/03/2018 14:14

Bonjour Maitre,
J'ai un soucis avec ma voisine, qui me prend en photo (ou mon concubin) quand nous sortons notre chien. c'est une rue et un terrain privé. A t elle le droitde nous prendre en photo sans note consentement? je ne sais pas si les photos ou vidéos sont diffusées sur internet, qu'avons nous le droit de faire?

4 Publié par Visiteur
14/03/2018 02:56

Bonjour maître, un policier m’a obligé à faire photographier ma pièce d’identité par une personne que je ne connais pas. Le contexte est le suivant: j’etais Garé en double file limite colle à une voiture mais à aucun moment je n’ai eu de contact avec celle ci. Les propriétaires ont appelé la police qui étaient déjà sur place quand je suis arrivé; le propriétaire se plaint au policier d’une rayure que je n’ai pas faite et amène un constat que je refuse de remplir. Je prend donc des photos du véhicule pour prouver qu’il n’y a aucune rayure quand le policier appel la propriétaire du véhicule et lui tend ma pièce d’identité en lui disant « prenez la en photo » quand j’entenDs ça je lui dis que je ne suis pas d’accorD qu’elle peut prendre ma plaque ça suffira. Et la grosse agression de sa part il me dit « ferme ta gueule on en a marre des gens comme toi » et là je me suis dit que si je parle je vais finir en gav ma femme enceinte etc... mais je n’arrive plus à dormir. Que dois je faire ? A t’il le droit de donner mon identité mon adresse ma photo à cette personne? Sans parler du sous entendu raciste... maître svp je ne veux pas laisser passer cette injustice. Dites moi si ce policier était dans son droit ou non et ce qu’on peut faire pour qu’il rende des comptes. Sachant que je n’ai aucun témoin. Merci d’avance pour votre réponse maître.

5 Publié par Visiteur
14/03/2018 03:09

Petite précision il avait déjà ma carte d’identité car il me l’avait demandé avant ainsi que mon permis de conduire. Sinon je ne l’aurais jamais donné à un inconnu. Merci encore maître

6 Publié par Visiteur
27/03/2018 18:35

Bonjour Maitre,

Le montant de mon contrat de prestation pour une de mes clientes a été divulgué dans l'article de presse (en citant mon nom et prénom).
Est-ce que ce type d'information (le montant de contrat me liant avec mes clientes ) est-il protégé par l'article 9?

Précision: Il s'agit de l'activité professionnelle, néanmoins je l'exerce dans le cadre d'une entreprise individuelle, qui n'a pas de la personnalité morale.

Cordialement,

7 Publié par Visiteur
28/03/2018 16:55

bonjour maitre,
J'aimerai savoir si mon nom peut etre cité dans le journal sans mon accord?
Je vous explique ma situation, je suis divorcée et remarié depuis peu, je n'ai presque plus de contact avec mon exépoux, il ne me paie plus aucune pension allimentaire pour nos enfant. j'habite dans une maison avec mon nouvel epoux, or l'ancien domicile (maison que j'ai acheter avec mon ex) tombe en ruine, une pierre du pignon es tombé la semaine derniere. Je suis allé la ramasser et netoyer le trottoir. Je n'ai pas les moyens de faire les reparation necessaire. Mais mon voisin a appeler les journaux et la un journaliste m'as appeler pour prendre des renseignement sur moi... Ce dit journaliste a t'il le droit de publier mon nom alors que je lui ai dit que je ne souhaitez pas que ma vie soit etaler en public?

Cordialemnt.

8 Publié par Maitre Anthony Bem
28/03/2018 23:47

Bonjour Monique et syre ,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

9 Publié par Visiteur
29/03/2018 11:08

Bonjour Maitre,
je suis handicapée neurologique et donc c'est mon ex conjoint handicapé phisique qui a la garde de ma fille 2 ans. Il me la enlevé sans jugement car à cause de ma belle famille j'ai étais dans une maison de repos suite à une dépression de 1mois. Ma belle famille et mon conjoint me harcelle me menace m'ont battu et agressé sexuellement et volé des sous à ma famille et mes amies j'ai porté plaintes et main courante il ya peu de témoins mais j'ai un journal intime et des conversations privé. De plus j'ai l'ex de mon ex qui dit que j'ai maltraité sa fille de 10 ans et que la petite se confesse sur une vidéo. J'ai élevé sa fille qui vivait de temps en temps ac son ex et moi et elle était heureuse. elle montre la vidéo à ses ami mais refuse de me la montrer donc je ne sais pas si elle existe. l'histoire dure depuis 2010 à 2018 que faire?

10 Publié par Visiteur
29/03/2018 13:03

Bonjour Maître,
Créer des faux profiles sur un site de tchatte avec mes vrais contacts comme nom, prénom, numéro de téléphone et adresse est une crime ou non?
Envoyer des textos et des messages pour insulter et harceler est une crimes ou non?
Les captures d'écran peuvent êtres des preuves?
Cordialement,

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles