Défense contre le recouvrement forcé des dettes par les établissements bancaires et de crédit

Publié le Modifié le 15/12/2018 Vu 505 736 fois 1067
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Comment les délais de prescription permettent-ils de ne pas payer une dette ?

Comment les délais de prescription permettent-ils de ne pas payer une dette ?

Défense contre le recouvrement forcé des dettes par les établissements bancaires et de crédit

Le scenario suivant a tendance à se banaliser :

Un organisme de crédit ou une banque consent un crédit (immobilier, revolving, rechargeable, à la consommation) à l’un de ses clients.

Cependant, suite à des impayés, l’organisme de crédit ou la banque poursuit son client en justice afin d’obtenir le paiement des échéances de remboursement impayées.

Le client dispose cependant d'armes procédurales intéressantes pour ne pas payer au titre de deux délais légaux.

En effet, nul ne peut plus ignorer que le délai d'action en paiement est enfermé dans une prescription biennale relativement breve de deux ans.

De plus, un autre délai de dix ans permet d'annuler la créance fixée par décision de justice aux termes d'une ordonnance, un jugement ou un arrêt, conformément à la prescription légale décennale (10 ans) attachée aux décisions de justice.

Tout d'abord, le législateur a instauré une arme redoutable en faveur des clients - consommateurs : l’article  L311-52 du Code de la consommation.

Aux termes de cet article, l'action en paiement des établissements bancaire et de crédit est atteinte par la forclusion biennale.

En effet, cet article dispose que :

« Le tribunal d'instance connaît des litiges nés de l'application du présent chapitre. Les actions en paiement engagées devant lui à l'occasion de la défaillance de l'emprunteur doivent être formées dans les deux ans de l'événement qui leur a donné naissance à peine de forclusion. Cet événement est caractérisé par :

- le non-paiement des sommes dues à la suite de la résiliation du contrat ou de son terme ;

- ou le premier incident de paiement non régularisé ;

- ou le dépassement non régularisé du montant total du crédit consenti dans le cadre d'un contrat de crédit renouvelable ;

- ou le dépassement, au sens du 11° de l'article L. 311-1, non régularisé à l'issue du délai prévu à l'article L. 311-47.

Lorsque les modalités de règlement des échéances impayées ont fait l'objet d'un réaménagement ou d'un rééchelonnement, le point de départ du délai de forclusion est le premier incident non régularisé intervenu après le premier aménagement ou rééchelonnement conclu entre les intéressés ou après adoption du plan conventionnel de redressement prévu à l'article L. 331-6 ou après décision de la commission imposant les mesures prévues à l'article L. 331-7 ou la décision du juge de l'exécution homologuant les mesures prévues à l'article L. 331-7-1 ».

Autrement dit, le dépassement du délai de 2 ans pour agir par les professionnels du crédit entraine la nullité de leur action en recouvrement envers leurs clients.

Or, en pratique, pour diverses raisons administratives, les établissements bancaires et de crédits laissent très souvent passer des années avant d’entamer la procédure de recouvrement forcé.

La procédure les contraints à obtenir du juge compétent une ordonnance les autorisant à obtenir le paiement de leur créance.

Cette procédure n’est pas contradictoire, autrement dit le débiteur n'est pas invité à faire valoire ses arguments de défense à ce stade de la procédure.

En effet, pour permettre une action par surprise à l’encontre du débiteur, le législateur a pensé qu’il serait mieux de ne pas l’inviter à se défendre à ce niveau de l'action.

Une fois que le juge a accordé son ordonnance au créancier faisant injonction au débiteur de payer, le créancier fait signifier la décision  par voie d’huissier de justice.

L’huissier de justice délivre alors au débiteur un « commandement de payer » pour lequel il est possible de disposer d’un recours : la contestation.

Le recours peut se faire auprès du greffe de la juridiction qui a rendu l’ordonnance, pendant le délai d’un mois à compter du passage de l’huissier, à savoir la date indiquée en tête du commandement de payer.

L’intervention d’un avocat n’est pas obligatoire bien qu’elle soit vivement recommandée en fonction des montants en jeu.

En tout état de cause, il est possible aux clients de faire annuler leur dettes lorsque le délai de forclusion de 2 ans, édicté par l'article L311-52 du code de la consommation précité, est dépassé.

Ce délai commence à courir à compter du premier incident de paiement non régularisé.

Concrètement, il s’agit de la première échéance impayée non régularisée.

Ce délai s’éteint au jour de la signification de l'ordonnance d'injonction de payer rendue.

Par conséquent, si la période qui sépare le premier incident de paiement non régularisé et la date de signification de l'ordonnance d'injonction de payer est supérieure à 2 ans, l’action est forclose.

S'agissant du second moyen de défense: la prescription de l'exécution d'une décision de justice au delà du délai de 10 ans.

En effet, s'il n'est procédé à aucun acte visant à obtenir l'exécution de la décision de justice, celle-ci devient inapplicable passé un délai de 10 ans, selon les articles L111-3 et L111-4 du code des procédures civiles d'exécution.

Il en découle que l’analyse des délais d’action en paiement permet, le cas échéant, de faire disparaitre totalement la dette.

Je suis à votre disposition pour toute action ou si vous souhaitez des informations personnalisées (en cliquant ici).

Anthony Bem
Avocat à la Cour
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1 Publié par Maitre Anthony Bem
08/01/2017 07:27

Bonjour martine95,

Je vous confirme en effet qu'après la contestation d'une ordonnance d'injonction de payer vous pouvez parfaitement formuler, en même temps que la contestation, des "demandes reconventionnelles " visant à obtenir :

- l'annulation des intérêts conventionnels pour défaut d'information ;

- des dommages et intérêts en cas notamment de violation d'une obligation dinformation, de conseil ou de mise en garde.

Cordialement.

2 Publié par Maitre Anthony Bem
08/01/2017 07:35

Bonjour Jibo0811,

Je regrette de vous informer qu'a priori, sur la base de ces éléments d'informations, il n'y a pas de prescription qui me semble susceptible de pouvoir utilement être invoquée.

Peut être qu'une analyse plus approfondie de votre dossier, par un avocat spécialisé en exécution forcée, permettrait d'envisager des solutions.

Cordialement.

3 Publié par Visiteur
08/01/2017 11:03

Merci beaucoup Maitre !
Juste une petite question qui m'est venue en lisant d'autres messages.....après 3 mois de découvert une banque est "obligée" de vous proposer un prêt ? le cas échéant si cela n'a pas été fait, la banques est-elle mise en cause ? Y-a-t-il un article que l'on peut invoquer ? Encore une fois merci !
Bon week-end.

4 Publié par Faure Samira
09/01/2017 09:14

Bonjojr Maitre, merci pour votre réponse du 7 janvier dernier. Si je venais à récupèrer "l 'assignation" auprès de l huissier est ce que ça interrompe un délai de forclusion ou ça confirme que j accepte de rembourser le créancier alors que comme évoqué des irrégularités et clauses abusives appparaissent sur mon contrat de prêt ? Merci

5 Publié par Visiteur
09/01/2017 14:17

Bonjour Maître j'aimerais savoir si une facture aide à la personne de 2014 pour handicapée peut être réclamée ce jour sans avoir eu aucun rappel de l'association sachant que l'aide à domicile intervient régulièrement dans cette famille. Pourriez vous me dire combien de temps on peut remonter sur une facture oubliée et non réglée. Merci pour votre renseignement

6 Publié par Visiteur
18/01/2017 13:30

bonjour il y a 10 ans ma conjointe est passer en jugement pour une dette, le souci c est qu a l époque elle ne savait pas qu il avait un délais de forclusion de 2 ans or au moment du jugement il y avait un délais de plus de 2 ans entre le premier impayé et l assignation au tribunal, il y a donc un vise de procédure y t il un moyen de faire casser le jugement cordialement.

7 Publié par Visiteur
20/01/2017 20:23

bonjour, jai pas l'habitude des huissiers, avocats.. et je vous avoue que cela me fais un peu peur.
jai une histoire qui remonte a plus a 10 ans environs et je pensait que c'etait regler jusqua ce que je resoit un courrier me disant de payer avec des frais alors que sa fait plus de deux ans que javais pas de nouvelle de leur part,
jai demander a ma protection juridique que jai a la banque elle ma donner un numero de telephone un avocat qui me dis qu'il peuvent rien faire mais me conseil d'envoyer un courrier afin de contester et de leur parler de la prescription biennale avecAR, jai eu un retour me disant qu'il instrumente en vertu d'un titre executoire passé en force de chose jugée de sorte que la prescription biennale ne s'applique pas. quesque je peux faire ? aider moi svp il me demande beaucoup trop pour une histoire qui date

8 Publié par Visiteur
25/01/2017 16:24

bonjour peut on revenir 30ans en arrière pour une dette de voiture ?J'ai acheter mon véhicule chez un concessionnaire à crédit je remboursais tout les mois delà j'ai perdu mon emploi le chômage à repris mes mensualités maintenant je suis marié changer de ville et la je viens de recevoir un courrier de l’huissier en me stipulant qu'il faut que je rembourse les intérêts depuis tout se temps !!que dois je faire maître je suis totalement perdu !merci de me répondre rapidement.

9 Publié par Visiteur
26/01/2017 16:42

Bonjour, Maitre en 1996 j'ai souscris un crédit chez cofidis en 2010 j'ai eu des gros soucis donc arrêt des paiements, la société contentia m'a harcelé j'ai repris les versements, quand je leur ai demandé combien il me restait à payer en janvier 2013 il me restait encore 4000 euros je prenais énormément de frais, j'ai donc arrêté de les payer suite à une perte de travail et à un déménagement. Aucune nouvelle deux depuis août 2013. Aujourd'hui je reçoit une mise en demeure de la société EOS Credirec mandaté par contentia il me demande 5700 euros. Je ne pense pas être passé au tribunal.
Merci de me répndre.

10 Publié par Visiteur
26/01/2017 18:26

Bonjour maître,
j'espère recevoir une réponse de votre part car j'avoue que je suis un peu perdue : en 2008 ou 2009 j'ai contracté un crédit à la consommation auprès de la société franfinance d'un montant de 9000 euro. j'ai interrompu mes remboursement suite à des difficultés financières importantes, j'ai rembrousé environ 2000 euro. J'ai déménagé entre temps donc j'ai peut etre reçu un commandement du tribunal mais je n'en sais rien du tout. Aujourd'hui, je reçois un courrier d'intrum justitia : appel à régularisation, où ils me demandent de régler 14 145 euro!!! dette principale 7406 euro et intérets 6739 euro. Sachant que sur ce courrier il est écrit : date de facture : 01.01 2010. Que dois je faire? quels sont mes droits?
merci par avance de votre réponse, cordialement

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