Contestation de paternité : Attention au délai !

Publié le 14/06/2013 Vu 104 938 fois 70
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

La paternité peut être contestée en rapportant la preuve que le mari ou l'auteur de la reconnaissance n'est pas le père...mais attention au délai. La loi du 16 janvier 2009 a rendu définitive l'ordonnance du 4 juillet 2005 prévoyant des délais d'action plus bref : de 10 ou 30 ans on est passé à 5 ans !!

La paternité peut être contestée en rapportant la preuve que le mari ou l'auteur de la reconnaissance n'est

Contestation de paternité : Attention au délai !

La contestation de paternité

La paternité peut être contestée en rapportant la preuve que le mari ou l'auteur de la reconnaissance n'est pas le père.

1. Les titulaires de l’action (articles 333-334 Code civil)

En présence d'une possession d'état (réalité vécue du lien de filiation), l'action en contestation de la filiation pendant et hors mariage est réservée à l'enfant, à l'un de ses père et mère ou celui qui se prétend le parent véritable.

En l'absence de possession d'état conforme à l'acte de naissance ou à l'acte de reconnaissance, l’action est ouverte à tout intéressé justifiant d’un intérêt légitime.

Le ministère public peut également contester la filiation légalement établie si des indices tirés des actes eux-mêmes la rendent invraisemblable ou en cas de fraude à la loi (article 336).

2. La procédure

C’est le Tribunal de Grande Instance qui est seul compétent pour connaître des actions en contestation de filiation. L’assistance d’un avocat est obligatoire.

3. Les conséquences

En cas de succès, le lien de filiation est annulé de manière rétroactive. Les droits et obligations qui pesaient sur le parent n’existent plus. L’annulation entraîne de plein droit le changement de nom de l’enfant mineur.

4. Les délais de prescription (articles 321-333-335 Code civil)

- Lorsque la possession d’état est conforme au titre, l'action se prescrit par 5 ans à compter du jour où la possession d'état a cessé ou du décès du parent dont le lien de filiation est contesté.

L’action est impossible lorsque la possession d’état a durée au moins 5 ans depuis la naissance ou la reconnaissance. Par conséquent, si l’auteur de la reconnaissance a élevé l'enfant pendant 5 ans, sa paternité ne peut plus être remise en cause, même s'il n'est pas le parent biologique de l'enfant.

Il est alors possible de tenter de démontrer qu’il n’existait pas de possession d’état afin de bénéficier d’un délai plus long (10 ans). Cependant, en l’état actuel de la jurisprudence, celle-ci se montre très réticente à détruire des filiations et s’inscrit dans le mouvement inverse. Ainsi, sauf s’il est manifeste que ni le père ni l’enfant ne considèrent la filiation comme réelle, il sera très difficile de démontrer l’inexistence de la possession d’état. En effet, l’intérêt de l’enfant étant toujours supérieur, s’il ressort des faits que l’enfant a établi une relation avec le demandeur, la filiation sera préservée.

- En l'absence de possession d'état conforme à l'acte de naissance ou à l'acte de reconnaissance, l'action est ouverte pendant 10 ans à compter de l'établissement de la filiation Le délai est suspendu au profit de l'enfant durant sa minorité (article 321). Il peut agir jusqu'à l'âge de 28 ans.

Cependant, même si à la lecture de l’article 321 du Code civil, ce nouveau délai de 10 ans devrait commencer à courir, par exemple, de la reconnaissance de paternité pour une action en contestation de paternité, la Cour de cassation a rappelé que « la loi substituant le délai de prescription décennale au délai de prescription trentenaire était entrée en vigueur le 1er juillet 2006, de sorte que le nouveau délai courait à compter de cette date » (Cass. Civ 1, 6 mars 2013, n° 11-28.780).

En effet, l’article 2222 du Code civil prévoit qu’en cas de réduction du délai de prescription, le nouveau délai court à compter du jour de l’entrée en vigueur de la loi nouvelle, sans que la durée totale puisse excéder la durée prévue par la loi ancienne.

Par conséquent, le demandeur pouvait introduire son action jusqu’au 1er juillet 2016.

Dans le même sens mais à propos du délai de 5 ans : dans trois arrêts du 27 février 2013 relatifs à des actions en contestation de paternité alors que la possession d’état était conforme au titre depuis au moins 5 ans depuis les reconnaissances, la Cour de cassation a affirmé que «  le délai de cinq ans prévu par l’alinéa 2 de l’article 333 du Code civil court à compter de l’entrée en vigueur de l’ordonnance n°2005-759 du 4 juillet 2005, à savoir le 1er juillet 2006 » (Cass, Civ 1, 27 février 2013, n°12-13.329, 12-13.329 et 12-15.017).

Textes

Jurisprudence / Point de départ du délai

En cas de possession d’état conforme au titre

Délai : contestation possible pendant 5 ans.

Point de départ : à compter du jour où la possession d'état a cessé ou du décès du parent dont le lien de filiation est contesté

Attention : lorsque la possession d’état a été conforme au titre pendant une durée de 5 ans, il est impossible de contester la filiation.

- Cass, Civ 1, 27 février 2013 : «  le délai de cinq ans prévu par l’alinéa 2 de l’article 333 du Code civil court à compter de l’entrée en vigueur de l’ordonnance n°2005-759 du 4 juillet 2005, à savoir le 1er juillet 2006 »

En l’absence de possession d’état conforme au titre

Délai : contestation possible pendant 10 ans

Point de départ : à compter de l'établissement de la filiation

Attention : Le délai est suspendu au profit de l'enfant durant sa minorité

- Article 2222 du Code civil : en cas de réduction du délai de prescription, le nouveau délai court à compter du jour de l’entrée en vigueur de la loi nouvelle, sans que la durée totale puisse excéder la durée prévue par la loi ancienne.

- Cass, Civ 1, 6 mars 2013 : « la loi substituant le délai de prescription décennale au délai de prescription trentenaire était entrée en vigueur le 1er juillet 2006, de sorte que le nouveau délai courait à compter de cette date »

Vous avez une question ?

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
19/05/2014 20:04

mon pere etant decede le notaire decouvre que deux personnes que je ne connais pas portent le meme nom de famille ces deux personnes ont ete declares au nom de mon pere durant la periode de son premier divorce par son ex femme enfants concuent avec l amant de cette derniere et a l insu de mon defunt pere malheureusement ces enfants sont nes dans les annees cinquante et donc peuvent beneficier de sa succession les lois sont contre moi et je ne peux trouver de solution puis je demander un test adn

2 Publié par Visiteur
09/09/2014 19:18

Bonsoir,je me suis marié avec une femme ayant déja 6 enfants, j'en ai reconnu 4 par bétise,ils ne sont pas de moi,comment faire les démarches pour annuler cette reconnaissance s'il vous plait.je paie toujours la mutuelle et elle arrete pas de s'endetter.PS séparé apres 6 mois et depuis 6 mois. L'appart est sous son nom.

3 Publié par Visiteur
09/09/2014 19:18

Bonsoir,je me suis marié avec une femme ayant déja 6 enfants, j'en ai reconnu 4 par bétise,ils ne sont pas de moi,comment faire les démarches pour annuler cette reconnaissance s'il vous plait.je paie toujours la mutuelle et elle arrete pas de s'endetter.PS séparé apres 6 mois et depuis 6 mois. L'appart est sous son nom.

4 Publié par Visiteur
26/01/2015 22:47

bonjour, mon petit fils a été reconnu par un autre homme qui se sert de son nom pour avoir des papiers français et mon fils voudrait reconnaître son fils .Quel démarches doit-il entreprendre?

5 Publié par Visiteur
22/02/2015 03:23

Bonjour,

Mon beau père, ma reconnu à mes 4 ans (1988), je souhaite que mon père biologique puisse contester cette connaissance.Est ce encore possible?

6 Publié par Visiteur
16/04/2015 16:19

Judi, votre fils doit contester la filiation avant d'établir la vérité pour cela il doit rapporter la preuve que l'auteur de la reconnaissance n'est pas le véritable père. Pour cela il peut intenter une action en contestation de paternité possible dans un délais de 10 ans à compte du moment où votre fils a été privé de la reconnaissance qui lui appartient. Il peut demander une expertise qui est de droit c'est le meilleur mouron de le prouver. Il doit se rendre devant le tribunal de grande instance c'est lui qui règle les litiges quant à la filiation ( article 318-1 )

7 Publié par Visiteur
27/04/2015 14:10

Bonjour,

Quand l'article 333 précise que l'action en contestation de paternité est possible à compter du jour où la possession d'état à cessé cela signifie-t-il que si je souhaite contester la filiation je ne pourrai agir si l'autre homme, qui a la possession d'état rattachée au titre, élève toujours mon enfant biologique comme son fils?

8 Publié par Visiteur
31/05/2015 19:15

Bonjour,

j'ai un enfant de 5 ans, qui porte mon nom que je n'ai jamais élever, puis je faire une contestation de paternité à l'heure actuelle, en passant par le tribunal, ou le délai est dépasser, pour faire un test de paternité merci

cordialement

9 Publié par Visiteur
07/06/2015 19:11

Bonjour,
J'ai été reconnue par un homme qui n'est pas mon père biologique quand j'avais 2 ans.
J'ai repris contact avec mon père biologique depuis, entre temps il est décédé mais je ne supporte plus de porter un nom qui n'est pas le mien.
Quelle mesure ai-je?
Cordialement

10 Publié par Visiteur
07/06/2015 19:11

Bonjour,
J'ai été reconnue par un homme qui n'est pas mon père biologique quand j'avais 2 ans.
J'ai repris contact avec mon père biologique depuis, entre temps il est décédé mais je ne supporte plus de porter un nom qui n'est pas le mien.
Quelle mesure ai-je?
Cordialement

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.