Le délai de prescription de l'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts

Publié le Modifié le 21/02/2019 Vu 450 317 fois 651
Légavox

9 rue Léopold Sédar Senghor

14460 Colombelles

02.61.53.08.01

L'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts est-elle soumise à un délai de prescription ?

L'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts est-elle soumise à un délai de prescription ?

Le délai de prescription de l'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts

Le terme de prescription provient étymologiquement du latin « praescribo » qui signifie mettre en avant, ou encore du substantif « praescriptio » qui signifie une exception, un moyen déclinatoire.

La prescription est juridiquement l'effet du temps qui passe sur un droit ou une action. 

Si l'on dit que "tout passe avec le temps" on pourrait dire qu' "en droit tout se prescrit avec le temps" : les droits, les actions et même les décisions de justice. 

À l'instar de la vie, un droit ou une obligation est par essence juridiquement limité dans le temps. 

Le droit à l'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts est enfermé dans un laps de temps limité.

En effet, la loi n°2008-561 du 17 juin 2008 a introduit un article selon lequel l'exécution des décisions des juridictions de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif ne peut être poursuivie que pendant dix ans, sauf si les actions en recouvrement des créances qui y sont constatées se prescrivent par un délai plus long.

Cette loi a raccourci le délai et la durée de la prescription de l'exécution des décisions de justice en le faisant passer à 10 ans au lieu de 30 ans

En effet, pour certains, l'histoire s'accélère et un délai de 30 ans apparaît comme trop long.

Les effets juridiques des jugements, des arrêts et des décisions de justice se prescrivent donc au bout de 10 ans. 

La prescription extinctive est conçue par l'article 2219 du code civil comme « un mode d'extinction du droit résultant de l'inaction de son titulaire pendant un certain laps de temps ». 

Or, les créanciers poursuivent souvent le recouvrement de créances auprès de débiteurs au-delà de ce laps de temps et/ou obtienne des paiements malgré que le délai de prescription du recouvrement soit acquis.

Le problème est que l'article 2249 du code civil consacre le principe selon lequel le paiement d'une dette prescrite reste valable, en précisant qu'il « ne peut être répété au seul motif que le délai de prescription était expiré ».

Par ailleurs, il est important de souligner que les décisions des juridictions de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif doivent être exécutées pendant 10 ans, qu'elles soient contentieuses ou gracieuses. 

Il en va aussi ainsi des transactions soumises au Président du tribunal de grande instance pour homologation ou des procès-verbaux de conciliation signés par le juge et les parties.

Les autres accords issus de conciliation, tels les accords conclus dans le cadre d'une conciliation de justice ou d'une médiation, ne sont pas assimilables à des transactions.

Leur exécution est donc soumise au même délai que la prescription du droit qu'ils concernent, à moins que le juge leur donne force exécutoire grâce à un acte « d'homologation »  pour les faire entrer dans la catégorie des titres exécutoires.

La question de la computation du délai de prescription, c'est à dire du calcul du temps, est relativement technique s'agissant :

- du calcul du délai qui se compte par jours et non par heures et s'apprécie de date à date. La prescription est acquise lorsque le dernier jour du terme est accompli, à minuit.

- du point de départ du délai, qui correspond à la date de signification de la décision de justice par voie d'huissier en matière d'exécution des décisions judiciaires.

- des causes d'interruption. En effet, le temps juridique se distingue de celui du monde physique car il peut faire l'objet d'interruption. L'interruption efface le délai de prescription acquis, et fait courir un délai de même durée que l'ancien.

Sur ce dernier point, tout acte d'exécution forcée interrompt ce délai de prescription de l'exécution, conformément à l'article 2244 du code civil.

En revanche, une saisie conservatoire ne constitue pas une mesure d'exécution forcée pour l'interruption de la prescription de l'exécution forcée.

Je suis à votre disposition pour toute information ou action.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel : 01 40 26 25 01

Email : abem@cabinetbem.com

www.cabinetbem.com

Vous avez une question ?
Blog de Anthony BEM

Anthony BEM

249 € TTC

1435 évaluations positives

Note : (5/5)

Posez gratuitement toutes vos questions sur notre forum juridique. Nos bénévoles vous répondent directement en ligne.

1 Publié par Visiteur
27/03/2017 11:45

Bonjour maître.crédit impayé en 1998 et jugement donne en main propre en 1990 .sens nouvelle depuis .ce jour lettre de huissier me réclamant le du .que faire? Merci
Le 27/03/

2 Publié par Visiteur
27/03/2017 15:33

bonjour Maître, j'ai une dette locative de 13000 euros, je suis passée devant le tribunal en juin 2016 j'ai pu obtenir 4 mois avant lexpulsion qui aurait du avoir ce 1er mars 2017 mais je suis partie avant. je suis hébergée chez ma fille pendant un temps indeterminé, je ne touche que 480 euros de salaire net et 222 euros de caf. aprés avoir donner a l'huissier (trés sympatique) les documents attestant ma bonne fois mais dans l'incapacité de regler ma dette, et vu que j'ai un atd des impots (15e) sur mon compte bancaire, elle m'a affirmé qu'elle était obliger de donner ses renseignements à mon bailleur, et lui signifier que j'était insolvable. deux questions m'inquiete. 1) combien de temps vais je être poursuivie pour cette dette locative? 2) à Mon décés, ma fille sera t'elle inquiétée? si oui que dois je faire? Merci pour vos réponses Maitre Cordialement.

3 Publié par Visiteur
27/03/2017 20:11

Bonsoir Maître, un jugement à été établi en 2006, plus de nouvelles jusqu'à ce jour, visite de l'huissier, notre situation ne s'est pas arrangée, mon mari perçoit 1000€ de pile emploi, moi, 400€ de retraite, nous n'avons pas refusé de payer, mais pour nous, les 100€ exigés nous mettraient dans une situation financière encore plus scabreuse, nous avons proposé 60€ par mois, l'huissier refuse cet arrangement, en a t il le droit ? Merci de votre réponse car il menace de saisir sur les 1000€ de pôle emploi

4 Publié par Maitre Anthony Bem
27/03/2017 21:10

Bonjour Bridjet,

1) Vous pouvez être poursuivie pendant 10 ans en exécution du jugement de condamnation de la dette locative, voir plus, en cas de tentative d'exécution restée vaine ou infructueuse.

2) A votre décés, votre fille pourrait en effet être éventuellement inquiétée si elle acceptait la succession.

Je n'ai pas de solution miracle a priori.

Il me faut analyser le dossier pour tenter de trouver d'eventuelles failles.

Cordialement.

5 Publié par Maitre Anthony Bem
27/03/2017 21:15

Bonsoir dadake,

L'huissier de justice est l'intermédiaire avec le créancier, son client.

Il ne fait donc que transmettre la proposition transactionnelle à son mandant qui est libre de refuser ou d'accepter votre offre arrangement amiable et votre échéancier.

Cordialement.

6 Publié par Visiteur
28/03/2017 16:23

Bonjour Maitre,j'ai un ami qui me doit 13700€.Il m'a fait une reconnaissance de dette en mars 2014.La prescription pour ce document est bien de 5 ans.Comme ce monsieur ne veux pas me rembourser , il va falloir que je prennes un avocat pour porter l'affaire au tribunal de grande instance. Par contre il n'habite plus à l'adresse sur la reconnaissance et je suppose juste qu'il habite chez une concubine. Il travaille au noir et il est surement non solvable car très malin (dixit mon assurance juridique après quelques recherches).Je prendre un avocat et vais demander unedépôt d’une requête en injonction de payer auprès du Tribunal de Grande Instance.J'ai bien 10 ans pour la faire exécuter ? Et une fois que je lance l'huissier , y aura t il un délai de prescription si celui n'est pas solvable immédiatement ? Ne sachant pas son vrai domicile cela pose t il un problème pour ces actions ? et enfin les frais d'huissier sont il pris en charge par les assistances juridique ?

7 Publié par Visiteur
28/03/2017 16:57

De plus j'avais envoyé une lettre recommandé en novembre 2014 et celle ci m'est donc revenu (indiqué nom , non présent sur la boite à lettre )Cette envoi est il encore valable pour l'utiliser pour une demande pour injonction de payer malgré sa date ? Puis je faire cette première phase sans avocat ou faut il mieux que je sois assisté dés le début de l'affaire.
Merci d'avance

8 Publié par Maitre Anthony Bem
28/03/2017 20:52

Bonjour gilou,

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre sur les intérêts à devoir ou non, je vous suggère de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l'une de mes différentes modalités de consultation proposées dans la rubrique "services" en haut de page.

Cordialement.

9 Publié par Visiteur
31/03/2017 08:25

Bonjour maitre,
Merci d'avance pour votre réponse.
Une saisie attribution sur compte bancaire fait-elle interrompre le delai de prescription de 10 ans? Jugement avril 2009. Saisie attribution Mars 2017.
Cordialement

10 Publié par Visiteur
05/04/2017 11:46

Bonjour, en 2009, j'ai rencontré de grosses difficultés professionnelles et financières. Je n'ai plus été apable d'honorer mon prêt étudiant, le revolving de la bnp paribas et un remboursement cofinoga de 360€. J'ai été fichée bien évidemment. Ne percevant très vite que l'ass (autour de 450€ à l'époque), il n'était pas possible de le prélever. J'ai essayé pendant un cdd debut 2010 de rembourser mon prêt via effico pour bnp paribas. Mi 2010, j'ai arrêté. Ils m'ont dit une fois qu'ils présenteraient mon dossier en justice mais j'ai jamais rien reçu. Depuis pas de nouvelles. Cofinoga m'a un peu menacé mais sans plus. Aujourd'hui via effico et maintenant un huissier elle me somme de régler cette dette qui a doublé. Est-ce que vois pouvez me dire si le delais est dépassé? Ne devrais-je pas avoir reçu une decision de justice? Je crois savoir que l'on est pas obligé de la recevoir. Si c'est le cas, comment fait-on pour savoir? Est-ce que je demande à l'huissier la décision? Idem pour mon prêt étudiant. Je sais que je suis fichée jusqu'en 2018. Merci par avance.

Publier un commentaire
Votre commentaire :
Inscription express :

Le présent formulaire d’inscription vous permet de vous inscrire sur le site. La base légale de ce traitement est l’exécution d’une relation contractuelle (article 6.1.b du RGPD). Les destinataires des données sont le responsable de traitement, le service client et le service technique en charge de l’administration du service, le sous-traitant Scalingo gérant le serveur web, ainsi que toute personne légalement autorisée. Le formulaire d’inscription est hébergé sur un serveur hébergé par Scalingo, basé en France et offrant des clauses de protection conformes au RGPD. Les données collectées sont conservées jusqu’à ce que l’Internaute en sollicite la suppression, étant entendu que vous pouvez demander la suppression de vos données et retirer votre consentement à tout moment. Vous disposez également d’un droit d’accès, de rectification ou de limitation du traitement relatif à vos données à caractère personnel, ainsi que d’un droit à la portabilité de vos données. Vous pouvez exercer ces droits auprès du délégué à la protection des données de LÉGAVOX qui exerce au siège social de LÉGAVOX et est joignable à l’adresse mail suivante : donneespersonnelles@legavox.fr. Le responsable de traitement est la société LÉGAVOX, sis 9 rue Léopold Sédar Senghor, joignable à l’adresse mail : responsabledetraitement@legavox.fr. Vous avez également le droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle.

Rechercher
A propos de l'auteur
Blog de Anthony BEM

Avocat contentieux et enseignant, ce blog comprend plus de 3.000 articles juridiques afin de partager mes connaissances et ma passion du droit.

Je peux vous conseiller et vous représenter devant toutes les juridictions, ainsi qu'en outre mer ou de recours devant la CEDH.

+ 1400 avis clients positifs

Tel: 01.40.26.25.01 

En cas d'urgence: 06.14.15.24.59 

Email : abem@cabinetbem.com

Consultation en ligne
Image consultation en ligne

Posez vos questions juridiques en ligne

Prix

249 € Ttc

Rép : 24h max.

1435 évaluations positives

Note : (5/5)
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux et sur nos applications mobiles