Le délai de prescription de l'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts

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L'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts est-elle soumise à un délai de prescription ?

L'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts est-elle soumise à un délai de prescription ?

Le délai de prescription de l'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts

Le terme de prescription provient étymologiquement du latin « praescribo » qui signifie mettre en avant, ou encore du substantif « praescriptio » qui signifie une exception, un moyen déclinatoire.

La prescription est juridiquement l'effet du temps qui passe sur un droit ou une action. 

Si l'on dit que "tout passe avec le temps" on pourrait dire qu' "en droit tout se prescrit avec le temps" : les droits, les actions et même les décisions de justice. 

À l'instar de la vie, un droit ou une obligation est par essence juridiquement limité dans le temps. 

Le droit à l'exécution des décisions de justice, jugements et arrêts est enfermé dans un laps de temps limité.

En effet, la loi n°2008-561 du 17 juin 2008 a introduit un article selon lequel l'exécution des décisions des juridictions de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif ne peut être poursuivie que pendant dix ans, sauf si les actions en recouvrement des créances qui y sont constatées se prescrivent par un délai plus long.

Cette loi a raccourci le délai et la durée de la prescription de l'exécution des décisions de justice en le faisant passer à 10 ans au lieu de 30 ans

En effet, pour certains, l'histoire s'accélère et un délai de 30 ans apparaît comme trop long.

Les effets juridiques des jugements, des arrêts et des décisions de justice se prescrivent donc au bout de 10 ans. 

La prescription extinctive est conçue par l'article 2219 du code civil comme « un mode d'extinction du droit résultant de l'inaction de son titulaire pendant un certain laps de temps ». 

Or, les créanciers poursuivent souvent le recouvrement de créances auprès de débiteurs au-delà de ce laps de temps et/ou obtienne des paiements malgré que le délai de prescription du recouvrement soit acquis.

Le problème est que l'article 2249 du code civil consacre le principe selon lequel le paiement d'une dette prescrite reste valable, en précisant qu'il « ne peut être répété au seul motif que le délai de prescription était expiré ».

Par ailleurs, il est important de souligner que les décisions des juridictions de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif doivent être exécutées pendant 10 ans, qu'elles soient contentieuses ou gracieuses. 

Il en va aussi ainsi des transactions soumises au Président du tribunal de grande instance pour homologation ou des procès-verbaux de conciliation signés par le juge et les parties.

Les autres accords issus de conciliation, tels les accords conclus dans le cadre d'une conciliation de justice ou d'une médiation, ne sont pas assimilables à des transactions.

Leur exécution est donc soumise au même délai que la prescription du droit qu'ils concernent, à moins que le juge leur donne force exécutoire grâce à un acte « d'homologation »  pour les faire entrer dans la catégorie des titres exécutoires.

La question de la computation du délai de prescription, c'est à dire du calcul du temps, est relativement technique s'agissant :

- du calcul du délai qui se compte par jours et non par heures et s'apprécie de date à date. La prescription est acquise lorsque le dernier jour du terme est accompli, à minuit.

- du point de départ du délai, qui correspond à la date de signification de la décision de justice par voie d'huissier en matière d'exécution des décisions judiciaires.

- des causes d'interruption. En effet, le temps juridique se distingue de celui du monde physique car il peut faire l'objet d'interruption. L'interruption efface le délai de prescription acquis, et fait courir un délai de même durée que l'ancien.

Sur ce dernier point, tout acte d'exécution forcée interrompt ce délai de prescription de l'exécution, conformément à l'article 2244 du code civil.

En revanche, une saisie conservatoire ne constitue pas une mesure d'exécution forcée pour l'interruption de la prescription de l'exécution forcée.

Je suis à votre disposition pour toute information ou action.

Anthony Bem
Avocat à la Cour
27 bd Malesherbes - 75008 Paris
Tel : 01 40 26 25 01

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1 Publié par planes dominique
26/08/2018 12:16

Bonjour Maitre Anthony Bem et merci pour votre réponse donc pour résumer j'ai trouvé un accord avec le juge en aout 2009 suite a ma condamnation en assise en 1998 a payé 45000 euros de dommage, depuis 2009 je paye 35 euros tout les mois donc en Aout 2019 je serais plus obligé de payer même si la sommes total n'est pas payé? merci

2 Publié par Visiteur
28/08/2018 20:24

Réf Lysa du 02/06/18 - 14h25

Bonjour Maître, merci pour votre réponse du 2/06/18 concernant le délai de prescription de jugement.
Je reviens vers vous pour cette affaire car je suis désespérée et vous explique ; le gérant a revendu le studio hypothéqué en déc 2001 pour un montant ne couvrant pas ma créance : (intérêts légaux depuis 1989, 3 arts 700,les dépens et le principal).
De ce fait, sa notaire a acté la vente sans mon accord et a séquestré la totalité des fonds depuis cette date dans son compte d’étude et non à la CDC Nord-Pas de Calais. Impossible de trouver un accord et la confiance car elle m’impose des mainlevées (sous des montants différents) et surtout avant de transférer les fonds chez mon notaire.
Depuis cette vente, j’ai fait intervenir 2 autres avocats dont une qui m a rendu mon dossier, un huissier pour signification (resté sans suite), un second huissier, 2 notaires, un président d’association etc, bref 17 ans de bataille.
Vu votre réponse pour la date de prescription, après avoir fait vérifier et recalculé par un huissier (avec tous les éléments nécessaires) le décompte de la créance notifié et certifié, j’ai contacté en urgence un avocat spécialisé dans les sociétés et les recouvrements. Celui-ci a également recalculé les intérêts et validé ma demande puis a fait procéder a une saisie de la totalité des fonds séquestrés par son huissier. Cette saisie s’est révélée forcée mais restée sans appel par la notaire et les héritiers du gérant décédé depuis 2002. Maintenant, un nouveau problème se présente car depuis vendredi, l’huissier chargé de cette mission vient d’annoncer à mon avocat qu’il ne peut prendre en considération le montant des intérêts légaux, soi-disant prescrits. De ce fait, mon avocat me conseille de faire la mainlevée car sans les intérêts mon hypothèque devient moindre. J’hallucine.
Parce que cette notaire bloque ma créance volontairement, je perds plus de 20 000 euros d’intérêts qui sont en ses comptes (notifiés, validés a travers ses courriers) ; qu’elle va les garder ou les remettre aux débiteurs héritiers qui n'ont jamais payé mon studio. Je précise que les statuts de la SARL Immobilière sont restés sous le nom du gérant décédé pendant 16 ans, qu’un des héritiers est clerc en son étude (conflit d’intérêts) et qu’elle s’est occupée de leur succession.
J’aurai presque tout perdu : je n’ai plus mon studio depuis 1989, je n’ai toujours pas mon argent qui n’a plus la même valeur depuis cette époque, je dépense toujours pour me défendre et maintenant je n’aurai plus droit aux intérêts légaux qui me sont dû. C’est honteux.
Pourriez-vous me dire Maître, quels sont mes droits et comment faire pour me défendre contre cette injustice.

3 Publié par Visiteur
28/08/2018 20:27

Merci et bien cordialement

4 Publié par Visiteur
28/08/2018 20:37

Bonjour Maître,

peut-on envisager un relevé de prescription décennale pour une personne n'ayant pas eu accès à la copie exéctoire du jugement (reçue par son avocat et non transmise par ce dernier en dépit de nombreuses demandes infructueuses) lui permettant d'agir en exécution forcée ?

Dans l'attente de votre réponse,

Bien à vous

5 Publié par Visiteur
04/09/2018 20:19

Bonjour Maître.
Un huissier me harcèle toujours en Août 2018 pour faire exécuter un jugement de juillet 1993 et qui est exécutoire au sujet d’une dette que j’ai contracté par un crédit à la consommation d’un montant de 4400 euros plus frais..Je voudrais savoir si la loi du 17 juin 2008 peut s’appliquer .Cordialement

6 Publié par Maitre Anthony Bem
05/09/2018 06:36

Bonjour Alomar,

Je vous remercie pour votre question.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

7 Publié par Visiteur
05/09/2018 11:20

Cher Maître
Je vous remercie pour votre prompte réponse et de ce fait vous contacter.
Cordialement

8 Publié par Visiteur
08/09/2018 13:52

Bonjour à tous,

Je tiens à vous faire part de mon expérience pour vous éviter de vous faire des illusions sur la nullité des titres exécutoires au travers de la loi du 17 juin 2008....ainsi,en Juillet de 1993 Une société de crédit COFIDIS à obtenu auprès du tribunal compétent un titre exécutoire valable 30 ans (ancienne loi) pour une dette de 2460 €. Puis durant des années j’ai cessé de payer durant 23 ans et oublié cette dette .Un huissier est venu à mon domicile en juillet 2016 après confirmation par un tier que je domiciliais bien là et établi un Commandement aux fins de saisie vente.Ce seul acte fait repartir pour 10 ans de plus et ce à chaque fois que l’huissier viendra chez moi cela repartira pour 10 ans .. jusqu’à ma mort ou la dette s’éteindra .Pour ma part je pensais que cela prendrait fin en en 2023 ancienne loi de 30 ans et bien non Alors ne croyez pas à l’extinction de votre dette grâce à cette fameuse loi de 2008 ...c’est faux car avant la datte d’extinction il viendra un huissier vous signifier un acte de manière à régénèrer le titre exécutoire et ce sera reparti pour un tour jusqu’à vôtre décès....et encore..La seule Solution pour moi c’est la mort et en plus je n’ai pas d’héritier et ils n’hériteront pas de mes dettes .
Je n’écris pas sans connaissance de cause ce sont plusieurs avocats qui me l’ont expliqué.. alors ce n’est pas le fruit de mon imagination et c’est mon cas.

9 Publié par Visiteur
09/09/2018 19:07

Bonjour Maître,

Suite au non paiement d'un prêt immobilier que j'ai contracté, la banque garante de mon prêt a porté l'affaire en justice et j'ai été condamné à une saisie sur salaire immédiate en décembre 2014.
Cependant, aucune somme n'a été prélevée sur mon salaire depuis la notification de cette sanction.
Le délai de prescription de 10 ans s'applique-t'il dans mon cas ?
Sinon, que me conseillez vous de faire

10 Publié par Maitre Anthony Bem
09/09/2018 22:22

Bonjour shaft63,

Je vous remercie pour votre question.

Afin de me permettre de prendre connaissance de votre situation personnelle en détail et de disposer de toutes les informations nécessaires pour vous répondre en toute connaissance de cause, je vous propose de me contacter en privé pour une consultation.

A cet égard, je vous invite à choisir l’une de mes différentes modalités de consultation en cliquant sur « consultations » en haut de cette page.

Cordialement.

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