A l’annonce du départ imprévu du Président Zine Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, de nombreux européens ont fait part de leur étonnement quant à la situation de corruption et d’étouffement des libertés dont les Tunisiens étaient victimes. Alors que nombre d’entre eux y avaient séjourné, la Tunisie étant d’ailleurs la première destination touristique hors hexagone, les français notamment, semblaient découvrir l’existence d’un état policier et kleptocrate. Quant aux plus hautes personnalités du monde politique censées être informées sur la situation d’un état ami, situé à 2h de Paris et francophone, elles avouaient n’avoir pas pris la mesure de la souffrance du peuple tunisien. Mes séjours fréquents en Tunisie depuis 1985, la construction d’une maison à Mahdia et l’installation d’un cabinet d’avocat correspondant à Sousse avec un associé local, me mettent dans la situation d’une observatrice privilégiée.