Outre les délais, le principal obstacle pour les victimes est qu’elles devront répéter 50 fois la même histoire. Ce n’est plus possible ! La défense y tient, accrochée à son fantasme de les faire trébucher à force de leur reposer les mêmes questions. Cette pratique n’est pas conforme aux engagements internationaux de la France. Ne pourrait-on pas imaginer autre chose ? Par exemple, avoir un enregistrement auquel se référer, et se réserver la possibilité d’interroger la plaignante sur d’autres points à l’audience ?
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Quant aux audiences, il faudrait cesser d’imposer aux victimes les audiences de personnalité, consacrées à la vie et à l’œuvre de leur agresseur, par exemple. Cela leur fait du mal, les ennuie, les exaspère. Il ne s’agit pas de se passer de l’examen de personnalité. Mais celui-ci, crucial pour déterminer le quantum de la peine, n’a normalement pas d’intérêt concernant la culpabilité. Ne pourrait-on pas scinder les audiences et remettre l’examen de la personnalité à un moment où les plaignantes n’auraient plus à être présentes ? Au niveau du dépôt de plainte, on pourrait aussi par exemple donner à la plaignante la possibilité de déposer une parole, du matériel, y compris génétique, même si elle n’est pas encore décidée à déposer plainte en bonne et due forme. On progresse un peu avec le dépôt de plainte dans les hôpitaux, par exemple mais ça ne suffit pas. Explorer de telles possibilités permettrait de réduire la victimisation secondaire.
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